Affirmant que son père est "prêt à se défendre de façon vigoureuse" devant un tribunal de Tokyo mardi prochain, Anthony Ghosn explique toutefois que "la seule condition de sa sortie est une confession". "Le paradoxe, c'est que la confession qu'on lui demande de signer est écrite exclusivement en japonais", or "il ne parle pas cette langue", précise son fils.
Depuis son incarcération, il peut "dire au procureur qu'il conteste ce qu'on lui reproche, ou au contraire avouer et être libéré. Depuis sept semaines, sa décision a été assez claire", souligne le jeune homme de 24 ans qui s'exprime pour la première fois dans la presse, en l'occurrence le Journal du Dimanche.
Cette audience "va être très importante", ajoute-t-il. "Pour la première fois, il pourra s'exprimer sur les faits qu'on lui reproche, donner sa vision. Je pense que tout le monde sera assez surpris en entendant sa version de l'histoire. Jusqu'à maintenant, on a seulement entendu l'accusation. Il aura dix minutes pour s'exprimer" et "il ne lâchera rien", poursuit Anthony Ghosn.
Plus d'un mois et demi
En garde à vue depuis plus d'un mois et demi dans une prison de la capitale japonaise, Carlos Ghosn doit, à sa demande, comparaître mardi, ce qui obligera le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée.
Carlos Ghosn a été inculpé le 10 décembre pour minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières. Le 21 décembre, alors qu'il pouvait être théoriquement libéré sous caution, il a été remis en garde à vue pour de nouvelles charges. Il est soupçonné d'avoir fait couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels pendant la crise de 2008.
ats/pym