Le CES est devenu le plus important salon de l'innovation en électronique à destination du grand public. C'est aussi dans ce salon que se nouent des contrats. D'où l'importance de mettre en avant le savoir-faire helvétique dans la technologie. Le pavillon suisse a donc logiquement vu le jour sous la houlette de Présence Suisse, l'organisme responsable de l'image de la Suisse à l'étranger.
"La Suisse est associée aux montagnes, au tourisme, mais rarement à la technologie. Pour les start-up qui sont là, c'est une possibilité de s'entraîner à communiquer. Parce que dans le digital aujourd'hui, si on ne travaille par sur son image, c'est extrêmement difficile de réussir financièrement", affirme à la RTS Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse, depuis son stand à Las Vegas.
Les enseignes sont réparties en deux catégories: "start-up" et "Swiss Volière" spécialisées dans les drones. Parmi elles, le Paléo, qui va présenter une oeuvre digitale grandeur nature, Imverse, spin-off de l'EPFL, qui développe des logiciels de graphisme 3D, ou encore OneVisage, qui réalise des logiciels de biométrie faciale 3D.
Une visibilité à 250'000 francs
Pour promouvoir ces jeunes pousses, Présence Suisse a financé la moitié du pavillon, dont le coût s'élève à 250'000 francs. L'autre moitié provient des organismes de promotions économiques suisses.
Pour le CEO de la start-up lausannoise WeCheer, qui propose un décapsuleur intelligent et connecté, ce pavillon offre des possibilités qu'il n'aurait pas envisagées sans lui. "Je n'aurais pas su comment monter un stand ici", affirme Karim Choueiri, co-fondateur de l'entreprise.
Son décapsuleur identifie la personne, l'emplacement et la marque de toutes les bouteilles qu'il ouvre. Une aubaine pour le marketing ciblé, qui pourrait intéresser notamment les propriétaires de bars. "On a eu la visite de quelques investisseurs, qui nous ont dit être intéressés. On ne pourrait jamais imaginer ce genre de rencontre en marchant à Lausanne".
Avec ce pavillon national, la Suisse suit l'exemple de la France, de l'Italie, de la Chine, de la Corée ou encore d'Israël. Le jeune patron de Biowatch reconnaît l'avantage de se présenter sous un toit commun à croix blanche: "Nous sommes venus tout seuls ici l'année dernière. Dans un stand isolé, nous n'avions pas toute cette attention. Désormais, les visiteurs savent que nous avons été sélectionnés et se disent que les start-up ne sont certainement pas pourries dans un espace aussi beau", estime Matthias Vanoni, directeur de Biowatch.
Se faire une place hors pavillon
A côté du pavillon national, certains organismes suisses sont déjà sortis du nid. Outre la trentaine de start-up, une vingtaine d'entreprises suisses sont également présentes et tentent de se faire une place avec leur propre stand, parmi les géants du secteur. C'est le cas notamment du Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM), de Nagra Kudelski ou encore du vaudois Green Motion, acteur incontournable en Suisse des bornes de recharges de voitures électriques. Le directeur de cette start-up, François Randin se lance désormais à la conquête du monde.
Pour se faire remarquer durant quatre jours à Las Vegas, cette dernière a déboursé près de 200'000 francs. "Cela fait beaucoup d'argent, mais en voyant comment cela se passe en arrivant à la fin de la deuxième journée, je pense que c'est un excellent investissement. Nous reviendrons l'année prochaine", avance François Randin, en étalant un à un le tas d'une dizaine de dossiers de soupirants venus sur son stand. Parmi eux, General Motors, Volkswagen of America ou encore Amazon.
Feriel Mestiri et Philippe Revaz