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UBS: Marcel Ospel renonce à son indemnité

Le geste de Marcel Ospel est commenté sévèrement par la presse.
Marcel Ospel avait quitté la tête de l'UBS au début de l'année.
Marcel Ospel, ancien président de l'UBS, ainsi que deux anciens membres du conseil d'administration de la banque renoncent à 33 millions de francs d'indemnités. Les deux tiers de ce montant devaient revenir à Marcel Ospel.

Les deux autres sont l'ancien vice-président de l'UBS Stephan
Haeringer et l'ancien responsable des finances Marco Suter.

La somme de 33 millions de francs correspond à la part effective
des salaires et autres indemnités de Marcel Ospel et des deux
autres anciens membres à plein temps du conseil d'administration,
respectivement ancien vice-président et ancien responsable des
finances.



Ce montant de 33 millions de francs comprend des indemnités qui
ont déjà été versées ou qui devaient l'être conformément aux
contrats des trois ex-administrateurs, a précisé Jörg Denzler, leur
porte-parole.

Pas de "faute juridique"

"Par cette action, Marcel Ospel, Stephan Haeringer et Marco
Suter entendent signaler qu'ils se rangent à la réalité de la
situation présente", écrivent les trois anciens responsables dans
le communiqué.



Marcel Ospel et les 2 ex-administrateurs se disent "conscients du
fait qu'ils auraient donné à diverses décisions prises à l'époque
un tour différent s'ils avaient bénéficié des connaissances
aujourd'hui acquises". Soulignant le côté "volontaire" de leur
geste, les trois ex-administrateurs ajoutent que cela "ne signifie
aucunement la reconnaissance d'une faute au sens juridique".



"J'estime juste la solution intervenue maintenant et j'espère
pouvoir, en agissant de la sorte, contribuer à la maîtrise d'une
situation inimaginable pour moi jusqu'à tout récemment", a commenté
Marcel Ospel, cité dans le communiqué.

Le précédent créé par Peter Wuffli

Le 9 novembre dernier, l'ancien patron
de l'UBS Peter Wuffli avait déjà annoncé qu'il renonçait à une
indemnité de 12 millions de francs. Pour mémoire, Peter Wuffli a
déclaré le 9 novembre dernier renoncer volontairement à une
rémunération de 12 millions de francs prévue dans son
contrat.



Peter Wuffli, qui a dirigé le premier gestionnaire de fortune de
la planète de 2001 à juillet 2007, avait expliqué son action comme
un signe de solidarité envers l'établissement secoué par la crise
financière.

Peter Kurer veut d'autres restitutions

A l'image de Peter Wuffli et Marcel Ospel, d'autres anciens
responsables d'UBS doivent aussi renoncer à une partie de leurs
indemnités, estime le président du conseil d'administration de la
banque Peter Kurer. Des discussions sont en cours.



Interrogée sur l'identité des ces anciens responsables, Rebeca
Garcia, porte-parole de l'UBS a précisé que "ces négociations ne
seront pas rendues publiques". Il pourrait néanmoins s'agir de
l'ancien patron de la banque d'investissement, Hew Jenkins et de
l'ex-chef des finances du groupe, Clive Standish. Avec l'ex-patron
du numéro un bancaire helvétique, Peter Wuffli, démissionné en été
2007, ces anciens dirigeants ont obtenu au total 94 millions de
francs.



ats/cab/mej

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Réactions contrastées

L'annonce de la restitution à l'UBS d'indemnités par trois anciens responsables de la grande banque en difficulté, à commencer par l'ex-président Marcel Ospel, a suscité mardi des réactions allant de la satisfaction au sarcasme à peine voilé.

Les libéraux-radicaux (PRD/PLS) disent avoir pris connaissance "avec satisfaction" de la restitution de ces 33 millions de francs, ajoutant que ces trois anciens dirigeants se sont "enfin décidés" à suivre l'exemple de l'ex-directeur général de l'UBS Peter Wuffli, qui a déjà retourné 12 millions de francs.

Pour le PDC, il s'agit d'un "signe attendu depuis longtemps".

Quant à l'UDC, elle n'a pas voulu se prononcer, qualifiant la décision des ex-dirigeants de l'UBS "d'affaire interne".

Le Parti socialiste (PS) parle certes de "démarche positive", mais cela ne veut pas dire "que l'affaire est résolue".

Un point de vue qui recouvre celui de l'Union syndicale suisse (USS), qui espère qu'il ne "s'agit pas seulement (pour les dirigeants concernés) de pouvoir à nouveau se montrer en public".

Levrat s'exprimera à l'assemblée, jeudi

Le PS est actionnaire de l'UBS: le parti a acheté récemment un titre du numéro un bancaire suisse.

Cette participation extrêmement modeste suffira aux socialistes pour prendre la parole à l'assemblée générale de jeudi à Lucerne.

Christian Levrat montera à la tribune pour s'exprimer au nom du parti qu'il préside, a indiqué mardi Thomas Christen, secrétaire général du PS, confirmant une information parue dans le Tages-Anzeiger.

Le PS ne formulera aucune requête formelle car une assemblée générale extraordinaire ne le permet pas.

Mais son président prendra le micro pour poser la question de la responsabilité des anciens dirigeants de l'UBS dans la déconfiture de la banque.

Il estime qu'il faut réaliser un rapport sur la question et examiner l'opportunité de déposer plainte.