"En intégrant le facteur d’environnement, de social et de gouvernance, on peut créer un profit meilleur que dans les produits traditionnels. C’est un grand changement. Auparavant, on perdait souvent de la performance", juge Philipp Hildebrand, un financier parmi les plus influents du monde, dont le groupe gère plus de 6000 milliards de dollars.
L'ancien président de la Banque nationale suisse évalue à "environ 800 milliards" ce type de placements sur les marchés. "Il y a encore beaucoup de chemin à faire", selon lui, mais la donne a changé et ce sont les clients qui demandent toujours plus de placements verts.
Pour Philipp Hildebrand, "la finance, après une décennie terrible, peut catalyser les changements positifs en matière d’environnement". Et le financier d'ajouter: "Les motifs du profit peuvent rejoindre le motif pour le bien de la société. Ça peut libérer une dynamique très prometteuse."
Le cadre général est celui d’un "ralentissement, cyclique et plutôt normal", analyse Philipp Hildebrand. "Mais il faut éviter des erreurs qui feraient passer d’un scénario normal au scénario d’une récession. Tout va devenir plus difficile, dans les sociétés, dans l’économie, dans la politique." Pour le financier international, "les tensions entre les Etats-Unis et la Chine en sont l’une des causes principales".
"La Suisse n’a jamais été en meilleur état qu’aujourd’hui. On est le pays qui a le mieux traversé la crise", estime encore l’ex-président de la BNS. "On ne s’en rend pas toujours compte en Suisse, alors que c’est la réalité des chiffres."
Darius Rochebin/boi