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Une BNS pessimiste baisse encore ses taux

La BNS affiche une perte en 2008 contre un bénéfice en 2007.
La BNS assouplit encore sa politique monétaire face à la crise.
Pour lutter contre la crise, la Banque nationale suisse (BNS) annonce jeudi un nouvel assouplissement monétaire, le quatrième en deux mois. Elle anticipe aussi une récession pour l'économie helvétique l'an prochain.

L'institut d'émission a abaissé
jeudi de 50 points de base son taux directeur, le Libor à trois
mois, dont la marge de fluctuation passe ainsi à 0,0% - 1,0%.

A l'issue de ses trois précédentes interventions, la BNS a déjà
réduit de 1,75% son taux de référence. La dernière remonte au 20
novembre, date à laquelle elle a procédé à une baisse surprise de
100 points de base, du jamais vu depuis 2000.



Les économistes tablaient dans l'ensemble sur une nouvelle
réduction du taux de référence, mais les avis divergeaient sur son
ampleur. Certains penchaient même pour le statu quo.

Récession annoncée

La BNS craint par ailleurs une récession pour l'économie suisse
l'an prochain. Elle prévoit désormais que le produit intérieur brut
(PIB) de la Suisse sera négatif, compris entre -0,5% et -1%.



"Nous savons désormais que l'activité économique se repliera
simultanément aux Etats-Unis et en Europe, et elle va ralentir
sensiblement dans les pays émergents", a déclaré Jean-Pierre Roth,
président de la direction de la BNS.. "Parler de récession ou non
dépend de la définition utilisée et relève donc de la sémantique",
a t-il ajouté.



En septembre, la BNS tablait encore sur une croissance positive du
PIB pour l'ensemble de 2009. Désormais, "nous prévoyons que la
croissance sera négative non seulement aux deux premiers
trimestres, mais aussi pour la moyenne de l'année 2009 tout
entière", a annoncé Jean-Pierre Roth.

Coup de pouce de l'inflation

La consommation devrait toutefois
rester soutenue par la diminution "inattendue" de l'inflation - qui
était de 3,1% en juillet. La baisse est due au renversement de deux
facteurs décisifs, explique la BNS: le prix du pétrole, qui s'est
effondré, et la recrudescence du chômage, qui va modérer les prix
et les salaires.



L'inflation devrait diminuer de façon continue en 2009. Après un
petit sursaut fin 2009, elle devrait se situer aux alentours de
0,5% en 2010. La baisse continue en 2009 va contribuer à une hausse
des revenus réels, selon Jean-Pierre Roth. L'inflation devrait
augmenter ensuite légèrement en 2011.

Pas encore de crise du crédit

La BNS a en outre analysé la situation sur le marché du crédit.
Selon ses enquêtes régulières auprès de vingt principales banques
du pays, aucune restriction des conditions de crédit n'a été
annoncée au troisième trimestre. Seuls 15% des instituts admettent
un léger resserrement de leurs pratiques. «Il n'y a pas lieu, pour
le moment, de parler d'un resserrement de l'octroi des crédits, ou
de «credit crunch».



Mais cette situation défavorable pourrait se détériorer, comme on
le constate à l'étranger, a déclaré Jean-Pierre Roth. La baisse des
taux est l'instrument principal à la disposition des banques
centrales pour influer sur l'activité économique, en diminuant le
coût du crédit.



ats/cab

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UBS et Credit Suisse pas tirés d'affaire

La Banque nationale suisse n'exclut pas de nouvelles pertes dans les deux grandes banques suisses, l'UBS et le Credit Suisse, "étant donné la morosité des conditions du marché", a indiqué le vice-président de la BNS, Philipp Hildebrand.

"La situation reste sérieuse et la Banque nationale, en collaboration avec la Commission fédérale des banques (CFB) et le Département fédéral des finances (DFF) en suivra attentivement l'évolution".

A propos du plan de sauvetage l'UBS, Thomas Jordan, membre du directoire de la BNS, a relevé pour sa part dans son discours que l'ampleur d'une éventuelle perte de la société où sont hébergés les 60 milliards de dollars d'actifs illiquides de l'UBS ne peut être établie pour l'instant.

"Il faudra attendre la reprise intégrale des actifs et une nouvelle évaluation globale à la fin de 2008 et à la fin de mars 2009", a-t-il indiqué.

La Bourse en baisse

Les sombres prévisions de la Banque nationale suisse (BNS) ont pesé sur la Bourse suisse.

Le marché n'a ouvert que légèrement dans le rouge, mais a plongé juste après le début de la conférence de presse de l'institut monétaire.

L'indice SMI des principales valeurs de la Bourse suisse a chuté de quelque 2% jeudi en milieu de matinée, avant de se reprendre quelque peu (-1,2% à 12h30).

Les actions du Credit Suisse et de l'UBS, en particulier, accusaient l'impact des propos de la BNS sur l'avenir des banques, à savoir que la situation du secteur bancaire suisse.