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La Suisse en récession, pas en dépression

Doris Leuthard souhaiterait une action plus rapide.
La ministre parle désormais ouvertement de "récession technique".
L'économie suisse n'échappera pas à une récession, estime Doris Leuthard. Mais le phénomène n'ira pas jusqu'à la dépression, qui s'accompagne d'une forte augmentation du chômage et d'une chute de la consommation.

Dans une grande interview parue samedi dans "Le Temps", la
ministre de l'Economie parle désormais ouvertement d'une récession
"technique" qui frappe la Suisse.

Une "décélération majeure"

"Cela veut dire deux trimestres consécutifs de contraction du
PIB", note-t-elle. Et la croissance devrait être bien inférieure à
1% l'an prochain.



Quant à la consommation des ménages, qui constitue pas moins de
60% du produit intérieur brut (PIB), Doris Leuthard se montre assez
optimiste en se fondant sur la bonne tenue des affaires dans le
commerce de détail. Reste que "les achats de Noël ne seront pas
nécessairement représentatifs pour 2009", tempère-t-elle.



Plus largement, la conseillère fédérale met en exergue la vitesse
"exceptionnelle" avec laquelle la situation conjoncturelle mondiale
s'est dégradée depuis septembre dernier. "Cela signifie que nos
exportations vont subir une décélération majeure".

Ne pas se décourager

Sur le front de l'emploi, Doris Leuthard appelle à ne pas se
décourager, même si le taux de chômage devrait passer de 2,5% en
octobre à 3,5% l'an prochain. Mais les difficultés se feront sentir
à la fin de 2009 et au début de 2010, en raison du décalage de cinq
à six mois entre ralentissement et impact sur le marché du
travail.



Rattrapée par la crise, l'économie suisse a piétiné au troisième
trimestre 2008, pour la première fois depuis quatre ans. Le PIB
réel a stagné comparé aux trois mois précédents. Par rapport à la
même période de 2007, il a encore crû de 1,6%, selon les chiffres
publiés jeudi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).



ats/cer

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La Suisse au prochain G20?

Toujours dans "Le Temps", Doris Leuthard dit espérer que la Suisse sera conviée à la prochaine réunion du G20, le 2 avril à Londres.

"La Suisse ne fait certes pas partie des 20 plus grandes économies du monde, mais sa place financière se situe dans les dix premières". "Il ne s'agit pas juste d'y faire de la figuration", explique la ministre de l'Economie.

La Suisse pourrait apporter par exemple son expérience dans la mise en place de sa nouvelle Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), qui démarrera début 2009.

Le dernier sommet des pays du G20 s'est tenu le 15 novembre à Washington.