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Les riches n'ont pas été épargnés par la crise

Ernesto Bertarelli, l'un des "super riches" les plus célèbres de Suisse.
Ernesto Bertarelli, l'un des "super riches" les plus célèbres de Suisse.
La crise financière n'a pas épargné le patrimoine des riches. Pour la première fois depuis des années, le nombre de millionnaires en dollars a diminué l'an passé en Suisse. Ils n'étaient plus que 185'300, soit 12,6% de moins qu'un an auparavant.

La Suisse n'est pas ressortie indemne de la tempête financière,
a relevé mercredi à Zurich Serge Robin, responsable pour la Suisse
de la banque américaine Merrill Lynch, en présentant la 13e édition
du rapport "World Wealth Report" réalisé en commun avec
Capgemini.



Il n'en reste pas moins que la Suisse a moins souffert que le
reste du monde, le nombre de millionnaires ayant fléchi de près de
15% à 8,6 millions sur l'ensemble du globe. Et la tempête a frappé
avec encore plus de violence les patrimoines des plus fortunés, qui
ont rétréci de 19,5% à 32'800 milliards de dollars, soit 35'483
milliards de francs (lire ci-contre).

Les "super riches" ont trinqué

Abandonnant l'intégralité des gains engrangés en 2006 et 2007,
la fortune globale des plus riches a même atteint un niveau
inférieur à celui de 2005, soit 33'300 milliards de dollars.



Parmi les plus fortunés, les "super riches", soit les individus
disposant d'un patrimoine d'au moins 30 millions de dollars sans
compter la valeur de leur domicile privé et de leur parc de
véhicules, ont encore ressenti plus vivement les effets de la crise
financière. Leur nombre a ainsi diminué de 24,6% à 78'000. Serge
Robin n'a en revanche pas été en mesure de chiffrer le nombre de
super riches domiciliés en Suisse.



Selon la valeur cumulée de leur patrimoine, les Américains sont
les plus riches, malgré un recul de leur fortune de près d'un quart
l'an passé à 9100 milliards de dollars. Les Européens détiennent
quant à eux 8300 milliards de dollars (-22%) et les Asiatiques et
Océaniens 7400 milliards de dollars (-22,3%).

Moins de yachts, plus de bijoux

La crise a également eu un impact sur le train de vie des plus
riches, ceux-ci acquérant moins de biens de luxe tels que des
voitures, des yachts ou des jets privés. La demande pour la
maroquinerie, les vêtements et les chaussures des segments de prix
les plus élevés, a aussi reculé.



En revanche, les dépenses de plus riches pour des bijoux, des
pierres précieuses et des montres ont augmenté, tout comme celles
liées à la santé et au bien-être.



Selon Serge Robin, la fortune des millionnaires devrait reprendre
sa croissance à l'issue de la crise, le plus dur étant passé. En
2013, leur patrimoine devrait se hisser à 48'500 milliards de
dollars. L'an passé, Merrill Lynch estimait ce montant à 59'000
milliards pour 2012.



ats/hof

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Le plus fort recul aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont affiché le plus fort recul de millionnaires (-19%), suivis de l'Europe (-14,4%) et de la région Asie/Pacifique (-14,2%).

Ceux d'Afrique (-8,3%), du Moyen-Orient (-5,9%) et surtout d'Amérique du Sud (-0,7%) ont mieux résisté à la tempête.

Reste que les Etats-Unis continuent, et de loin, de recenser le plus grand nombre de millionnaires, la moitié des personnes les plus riches de la planète résidant au pays de l'Oncle Sam, au Japon et en Allemagne.

La Chine a repris le 3e rang à la Grande-Bretagne, en raison de la chute de l'immobilier outre-Manche.

Accueillant 2,2% de tous les millionnaires, la Suisse est passée de la 9e à la 8e place.