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Consommation: la morosité gagne du terrain

Les Fribourgeois ne devraient pas pouvoir faire leurs courses une heure de plus le samedi.
Le climat de consommation s'est encore dégradé depuis trois mois.
Le moral des consommateurs reste orienté à la baisse. L'indice du climat de consommation est ainsi passé de -17 en juillet à -27 points en octobre, révèle une enquête trimestrielle du Seco. Les marchés ont eux connu un bref répit grâce au plan de relance chinois et au G20.

Le repli enregistré est toutefois moins marqué qu'au cours des
deux trimestres précédents, précise le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), qui a interrogé
quelque 1100 ménages. En juillet, l'indice avait plongé dans le
négatif pour la première fois depuis trois ans.

Seul un des trois indices partiels servant à déterminer le
climat de consommation s'est nettement détérioré: l'évaluation de
la situation économique générale, pour les douze derniers mois, a
continué de baisser (-57, contre -25 en juillet).

Autres indices

Avec -27 points, la valeur de l'indice du climat de consommation
en octobre se situe nettement au-dessous de sa moyenne à long terme
(environ -8 points de 1972 à 2008). Les niveaux les plus bas
enregistrés par le passé (-54 points en octobre 1992, -41 en
juillet 1996 et -39 en octobre 2002) n'ont pas été atteints jusqu'à
présent.



Les autres indicateurs, qui n'entrent pas dans le calcul de
l'indice global, se sont presque tous détériorés par rapport à la
dernière enquête. Les attentes concernant la situation économique
générale de ces douze prochains mois ont nettement diminué, passant
à -61 points, contre -45 en juillet.



Les évaluations concernant la sécurité de l'emploi se sont
détériorées de manière encore plus marquée (-61 en octobre contre
21 en juillet). Les consommateurs jugent aussi les possibilités
d'épargne de manière moins favorable qu'en juillet (+37 contre
+43). L'opportunité de faire des acquisitions importantes est en
revanche évaluée de manière relativement stable (-25 contre -23 en
juillet).

L'inflation fait moins peur

S'agissant de l'évolution des prix au cours des douze derniers
mois, les ménages interrogés l'ont jugée moins marquée en octobre
qu'en juillet (+110 contre +119 en juillet). On constate la même
tendance pour les attentes pour les douze prochains mois (+75
contre +101 en juillet). Les appréciations concernant l'évolution
passée et à venir de l'inflation se sont fortement détendues, après
plusieurs trimestres à un niveau relativement élevé, note le
Seco.



La baisse du climat de consommation est logique dans le contexte
conjoncturel actuel. Elle est toutefois moins marquée qu'aux Etats
Unis ou dans la zone euro, fait observer Bruno Parnisari. "Entre la
mi-2006 et le début 2008, le climat de consommation avait atteint
des hauts niveaux et une certaine baisse était à prévoir", a ajouté
le chef du secteur de la conjoncture au Seco. Elle est aussi à
mettre en relation avec les turbulences boursières de
septembre-octobre.



"Personne ne peut toutefois évaluer avec précision les effets de
la crise financière sur la conjoncture. Le climat de consommation
des prochains mois dépendra de l'évolution générale de la
conjoncture. Pour 2009, les risques sont importants", estime le
spécialiste du Seco. Selon lui, le fait que les consommateurs ont
déjà intégré la baisse de l'inflation dans leurs prévisions est
toutefois un élément plutôt positif.

Baisse pas dramatique

Le Centre de recherches conjoncturelles de Zurich (KOF) estime
aussi que la baisse constatée en octobre n'est pas dramatique. Il
fallait s'y attendre dans le contexte de la crise financière,
relève aussi Martin Straub, spécialiste des dépenses de
consommation privées au KOF.



L'institut de l'Ecole polytechnique fédérale prévoit que le climat
de consommation pourrait encore se dégrader durant un à deux
trimestres, avant une amélioration de la situation. Si le climat
boursier connaît une embellie, l'indice ne devrait pas plonger
aussi bas qu'en octobre 2002, où il avait atteint -39 points, selon
Martin Straub.



ats/dk

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Le plan chinois offre un répit aux marchés

Le plan de relance économique massif de la Chine et la coopération naissante entre pays émergents et avancés face à la crise financière ont offert lundi un bref répit aux marchés financiers, vite rattrapés par les craintes sur la santé des entreprises.

La Bourse de New York est repartie à la baisse lundi, plombée par un regain d'inquiétudes pour l'avenir des entreprises américaines, General Motors en tête: le Dow Jones a perdu 0,72% et le Nasdaq 1,81%, selon des chiffres provisoires.

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse modérée, saluant l'ambitieux plan chinois. Londres a gagné 0,89%, Francfort 1,76%, Paris 1,06%, Milan 0,76%, mais Madrid a perdu 0,53%.

La Bourse suisse a confirmé lundi la hausse enregistrée vendredi. L'indice des valeurs vedettes, le Swiss Market Index (SMI), a clôturé en progression de 1,37% à 6090,62 points, loin toutefois de ses plus hauts niveaux du jour (+3,6% environ).

En Asie, Shanghai a clôturé dans l'euphorie à +7,27%, Hong Kong à +3,50%. Le marché était également galvanisé au Japon, pays dont la Chine est le premier partenaire commercial. La Bourse de Tokyo, qui avait chuté de 10% au total jeudi et vendredi, a flambé de 5,81% lundi en clôture.

Le gouvernement chinois a annoncé dimanche un plan de relance budgétaire économie de 4000 milliards de yuans (455 milliards d'euros) jusqu'à la fin 2010, pour faire face au ralentissement de son économie. Toutefois la finance n'est toujours pas tirée d'affaire et la crise économique s'intensifie notamment dans le secteur automobile.

Les autorités américaines ont décidé de porter à un montant sans précédent, plus de 150 milliards de dollars, l'aide à l'assureur AIG, en situation précaire malgré le précédent plan de sauvetage.

Et l'Etat suédois a pris le contrôle de la banque d'investissement Carnegie pour "assurer la stabilité financière".

Les grands argentiers des pays avancés et émergents du G20 s'étaient engagés dimanche à Sao Paulo à "prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la confiance des marchés et la stabilité et minimiser le risque d'une nouvelle crise".