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Un fidèle de Donald Trump en lice pour diriger la Banque mondiale

Le sous-secrétaire au Trésor David Malpass est le candidat proposé par les Etats-Unis à la tête de la Banque mondiale. [Keystone/EPA - Jim Lo Scalzo]
Donald Trump propose un critique de la Banque mondiale à sa tête / La Matinale / 1 min. / le 7 février 2019
La Maison Blanche a nommé David Malpass, 62 ans, comme candidat au poste de président de la Banque mondiale, un choix controversé s'agissant de ce proche de Donald Trump connu pour ses critiques acerbes des institutions internationales.

David Malpass est "la personne idoine pour occuper ce poste incroyablement important", "il ne pouvait pas y avoir meilleur candidat", a estimé Donald Trump alors que cette nomination a suscité une volée de critiques virulentes avant même son officialisation.

Le nom de ce responsable du Trésor américain, chargé des affaires internationales, avait émergé dès l'annonce début janvier de la démission de Jim Yong Kim. Le départ de cet Américain d'origine sud-coréenne de la Banque mondiale est effectif depuis le 1er février.

Un poste traditionnellement en mains américaines

Le poste de président de la Banque mondiale est traditionnellement attribué à un Américain selon un partage des rôles tacite qui veut que la direction de l'autre institution de Washington, le Fonds monétaire international (FMI), soit attribuée à un Européen. Il faudrait ainsi un front uni inédit pour empêcher David Malpass d'accéder à la tête de la Banque mondiale.

"C'est un grand honneur", a réagi David Malpass, présent lors de l'annonce, soulignant son souhait de poursuivre les efforts pour mieux intégrer les femmes dans l'économie. "Je suis très optimiste sur le fait que nous pouvons créer de la croissance à l'étranger qui contribuera à nous aider dans la lutte contre l'extrême pauvreté et à accroître les opportunités économiques pour les pays en voie de développement", a-t-il ajouté.

Critiques balayées

L'administration Trump a estimé qu'il n'y avait pas de raison d'être circonspect sur le profil de David Malpass qui peut se targuer, selon elle, d'une longue expérience des affaires internationales, citant ses participations aux réunions des groupes G7 et G20.

Alors que David Malpass n'a pas hésité à critiquer publiquement les institutions internationales, les jugeant dépensières, "pas très efficaces" et "souvent corrompues dans leurs pratiques de prêts", un haut responsable américain a balayé mercredi les critiques selon lesquelles il serait hostile au multilatéralisme.

"Nous devons faire une distinction très importante: David (Malpass) et le gouvernement américain soutiennent (...) ces organisations quand elles remplissent pleinement leur mission et travaillent de manière efficace", a réagi ce responsable sous couvert d'anonymat.

Pour l'heure, les autres candidats représentant d'autres Etats membres n'ont pas été révélés. La Banque mondiale, dont la vocation est de réduire la pauvreté dans le monde en finançant des projets de développement, doit lancer officiellement les candidatures jeudi. Les prétendants auront jusqu'au 14 mars pour déposer leur dossier. Et le nom du nouveau président sera annoncé d'ici mi-avril.

>> Interview de Charles Wyplosz, professeur d'économie à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève:

Charles Wyplosz, professeur d'économie à l'Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement, Genève. [C. Wyplosz, Facebook]C. Wyplosz, Facebook
Un fidèle de Donald Trump en lice pour diriger la Banque mondiale: interview de Charles Wyplosz / Forum / 6 min. / le 9 février 2019

ats/ebz

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