Même si le dernier jour d'ouverture de 2008 a été positif, avec
une progression de 1,27% en clôture, la Bourse suisse conclut un
exercice pour le moins difficile à 5534,53 points.
Le Swiss Market Index a ainsi abandonné presque 3000 points en
l'espace de douze mois. Le SMI a décroché en cours d'année au fur
et à mesure de l'annonce des déboires financiers aux Etats-Unis
d'abord, puis en Europe et en Asie.
Moins bas qu'en 2003
Le SMI, et ses 20 valeurs, a même chuté de quelque 4000 points
si l'on élargit à son plus haut historique inscrit à plus de 9500
points au début de l'été 2007. En 2008, son niveau le plus élevé en
cours de séance a été relevé le 3 janvier à 8421 points et son
niveau le plus élevé en clôture le 9 janvier à 8339 points.
A l'inverse, l'indice a touché son plus bas niveau dans la
deuxième quinzaine de novembre en tutoyant les 5000 points, du
jamais vu depuis cinq ans. Le SMI a alors perdu quelque 2000
points, jouant plus que jamais au yo-yo après la multiplication des
déconfitures de géants de la finance américains (Lehman Brothers et
AIG entre autres).
En 2003, lors de la dernière récession mondiale, le SMI avait
plongé à presque 3600 (en février 2003) avant de se ressaisir pour
atteindre des sommets. Il faut par ailleurs remonter à 1974 pour y
découvrir une aussi mauvaise année: suite à la crise pétrolière,
l'indice avait alors perdu 35,8%. Il faut ensuite remonter jusqu'en
1931 pour y découvrir de plus mauvais résultats.
Transactions record
Contrastant nettement avec cette
plongée du SMI, il faut noter que la place helvétique a connu un
exercice record en volume de transactions en 2008.
Les segments du marché (SIX Swiss Exchange, SWX Europe et Scoach
Suisse) ont enregistré cette année un nombre de transactions en
hausse de 27,9% à plus de 45,2 millions, a indiqué mardi la Bourse
suisse. Les actions seules en ont représenté l'essentiel avec plus
de 42,1 millions (+31,1% par rapport à l'exercice précédent).
La chute des cours a en revanche entraîné une contraction du
chiffre d'affaires, de plus de 23% à 1934 milliards de francs. La
base de comparaison est toutefois pénalisante en raison d'un
exercice 2007 "exceptionnel", rappelle la Bourse suisse.
agences/boi
Toutes les valeurs ont chuté
Toutes les valeurs vedettes du SMI ont connu des chutes cette année.
A commencer par les deux géants bancaires, UBS et Credit Suisse.
L'UBS, embourbée dans la crise du subprime américain et qui a bénéficié en octobre d'un plan de sauvetage public, a vu son action chuter de quelque 70% en un an à un peu plus de 14,50 francs.
Celle du Credit Suisse, son dauphin, a perdu un peu moins de plumes, en cédant 60% à un peu plus de 28 francs.
C'est toutefois l'action du plus grand assureur helvétique, Swiss Life, qui a le plus perdu de sa valeur en 2008 avec un recul de trois quart (-74%).
Les cours de toute une série de groupes suisses traditionnels ont perdu plus de la moitié de leur valeur. La baisse oscille entre 50% et 60% chez Julius Bär, Swatch, ABB et Holcim.
Les géants pharmaceutiques Novartis et Roche ont été moins touchés avec un recul de l'ordre de 15%.
Nestlé a de son côté perdu 20%, alors que le groupe de technologie médicale Synthes n'a cédé que 5% par rapport à la fin 2007.
A une seule exception
De toutes les valeurs vedettes, seule l'action d'Actelion achève l'année 2008 en progression sur douze mois, de plus de 10%.
Le groupe biopharmaceutique bâlois profite de la bonne tenue de ses médicaments déjà en vente et des perspectives favorables de son pipeline, en particulier pour le traitement de l'insomnie.