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L'industrie automobile lance un SOS

General Motors et Chrysler devront être viables avant fin mars.
L'industrie automobile américaine se dit proche de la faillite.
Les géants américains de l'automobile supplient les pouvoirs publics de les sauver du dépôt de bilan. En Europe, l'entreprise Solarworld espère profiter de la crise pour racheter des usines d'Opel, tandis qu'en Grande-Bretagne, les constructeurs tirent la sonnette d'alarme.

A Washington, les patrons des constructeurs automobiles General
Motors, Ford et Chrysler ont tenté de convaincre le Sénat de leur
accorder un crédit-relais de 25 milliards de dollars (30 milliards
de francs) pour survivre à la crise. Wall Street a très mal réagi
(lire encadré), clôturant au plus bas depuis cinq
ans.

Ces fonds doivent venir s'ajouter à un autre plan d'aide,
également de 25 milliards de dollars, destiné à la production de
véhicules plus économes en carburants. Cette idée est combattue par
la Maison Blanche.



Bob Nardelli, Rick Wagoner et Alan Mulally, respectivement
directeur général de Chrysler, General Motors et Ford, ont précisé
qu'en cas d'adoption, Chrysler obtiendrait sept milliards de
dollars, GM de neuf à dix milliards et Ford de sept à huit
milliards.

Le spectre de faillites dévastatrices

Le PDG de Chrysler, Robert Nardelli, a affirmé que son groupe ne
pourrait plus fonctionner normalement "sans un soutien financier
immédiat" de l'Etat fédéral. Il a agité l'épouvantail d'une
faillite de Chrysler, qui mettrait en péril 56'000 emplois directs,
priverait de financement 20 milliards de dollars en couverture
santé assurée par le groupe, et représenterait 35 milliards de
dollars en manque à gagner annuel pour les fournisseurs, selon
lui.



Robert Nardelli s'est même dit prêt à se contenter d'un salaire
annuel d'un dollar pour participer au redressement de l'entreprise,
en réponse à des sénateurs démocrates évoquant "l'inquiétude des
gens qui pensent qu'ils subventionnent" les salaires des cadres
dirigeants.



Le PDG de General Motors Rick Wagoner a assuré de son côté que les
risques de faillite pesant sur son groupe étaient la conséquence
directe de la crise financière, et non d'erreurs qu'il aurait
commises ces derniers mois.

Conditions strictes

La présidente démocrate de la
Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a prévenu que toute aide
au secteur automobile "doit être accompagnée de conditions très
strictes", notamment un gel des primes et autres indemnisations,
ainsi qu'une obligation "d'utiliser les nouvelles technologies"
pour produire des véhicules plus économes en carburant.



Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a de nouveau
refusé qu'une partie des 700 milliards de dollars affectés au
sauvetage du système financier soient utilisés pour soutenir
l'économie, en particulier le secteur automobile.

Constructeurs britanniques inquiets

En Europe, outre les déboires d'Opel (lire
ci-contre)
, les dirigeants du secteur automobile
britannique ont écrit mercredi au gouvernement pour lui demander
des mesures de soutien, alors que les grandes lignes du budget
2009/2010 doivent être présentées lundi par le ministre des
Finances Alistair Darling.



L'Asie n'est pas épargnée non plus. Le constructeur automobile
japonais Toyota Motor va arrêter la production dans ses onze usines
aux Etats-Unis et au Canada le 22 et le 23 décembre, pour répondre
à la chute de la demande sur le marché nord-américain.



agences/jeh

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Solarworld lorgne sur les usines Opel

Le groupe allemand d'énergie solaire Solarworld prépare une offre pour racheter les quatre usines allemandes du constructeur automobile Opel, filiale de General Motors, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.

Elle est chiffrée à un milliard d'euros.

La société, qui fabrique des panneaux solaires, offrirait 250 millions d'euros en liquide et 750 millions d'euros sous forme de crédit bancaire, précise le communiqué.

Au total, l'offre atteindrait ainsi l'équivalent de 1,52 milliard de francs.

Solarworld pose toutefois des conditions.

Elle ne fera une offre que si Opel se sépare complètement de sa maison mère américaine, elle-même au bord de la faillite, et si elle obtient un paiement compensatoire de 40'000 euros par poste chez Opel, soit un total d'un milliard d'euros, est-il précisé.

Solarworld indique vouloir continuer à produire dans les quatre usines en question la gamme de véhicules Opel et y développer "une nouvelle génération d'automobiles à faibles émissions et économes en énergie".

Solarworld emploie 2000 personnes, contre près de 26'000 pour Opel en Allemagne.

Opel va par aileurs réduire sa production en 2009 face à la baisse de la demande et envisage de passer à la semaine de 30 heures.

"Nous nous préparons à des temps difficiles et révisons en baisse d'environ 10% nos prévisions de volumes (de production) pour 2009", a déclaré au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) de mercredi le patron d'Opel, Hans Demant.

L'an prochain, Opel devrait réduire sa production à 1,5 million d'Astra, Corsa et autres, contre 1,7 million prévu initialement.

Bourses inquiètes

La Bourse de New York a plongé mercredi à ses plus bas niveaux depuis depuis cinq ans, dans un marché plombé par la détérioration de l'économie et la chute des valeurs financières: le Dow Jones a perdu 5,07% et le Nasdaq 6,15%, selon des chiffres provisoires.

Les marchés européens ont eux souffert des inquiétudes liées au marché automobile. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a terminé en forte baisse de 4,92%. Londres a cédé 4,82% par rapport à la clôture de mardi. Paris a vu le CAC 40 plonger de 4,03%. La Bourse suisse est aussi repartie à la baisse, le SMI perdant 2,67%.

En Asie, les marchés étaient moins optimistes mercredi. Tokyo a clôturé en baisse de 0,66% sur un marché très peu actif, et Séoul de 1,9%. Shanghai a en revanche bondi de 6,05%, après avoir chuté dans des proportions similaires la veille, portée par une chasse aux bonnes affaires, notamment énergétiques, selon des courtiers.