Généralement, les prévisions pour l'année suivante sont
entachées d'incertitude, et celles pour dans deux ans relèvent
«presque de la science-fiction», estime le chef économiste du SECO,
Aymo Brunetti, dans une interview parue samedi dans le «Bund».
D'après lui, les prévisions conjoncturelles sont nettement plus
ardues à établir que les prévisions météorologiques. Il n'est pas
impossible que la conjoncture se retourne durant le deuxième
semestre 2009, considère Aymo Brunetti. «Mais ce n'est pas certain:
les prévisions sur ce tournant sont très difficiles à faire».
Pas de catastrophisme
L'incertitude sur la durée de la récession attendue est
«extrêmement grande», car l'économie a encaissé un choc
exceptionnel. «Il n'existe pas d'indicateurs concrets sur la durée
de la crise, il s'agit uniquement de théorie économique»,
ajoute-t-il. La récession ne devrait toutefois pas durer aussi
longtemps que celle qui a eu lieu dans les années 90.
La Suisse est dans une situation bien meilleure qu'alors. Au
contraire de cette période, la Suisse ne connaît ni crise
immobilière, ni valorisation du franc, relève Aymo Brunetti. Le
SECO a revu mardi drastiquement à la baisse ses prévisions
conjoncturelles (lire ci-contre), compte tenu de
la forte dégradation du contexte économique mondial.
ats/sbo
Les prévisions présentées mardi
Le groupe d'experts de la Confédération et le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a présenté mardi les prévisions conjoncturelles pour 2009 et 2010, ainsi que les prévisions trimestrielles.
Selon ces prévisions, l'activité économique devrait reculer de 0,8% en 2009 avant de se redresser modestement de 1% en 2010, prévoient les experts.
Concrètement, si les domaines de la construction et de la consommation tiennent encore bon, exportations et emplois ont de quoi nourrir les préoccupations. Les exportations devraient chuter de 2,6% d'ici fin 2009.
Face à cette situation, la Confédération, par la voix de sa ministre de l'Economie Doris Leuthard, met en place des mesures de stabilisation. L'Etat ne ficèle pas de paquet unique, mais procède en phase avec l'évolution économique. «Toutes les mesures de la Confédération représentent ensemble 3 milliards de francs», a expliqué mardi la conseillère fédérale.