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Un troisième plan conjoncturel en 2010?

Hans-Rudolf Merz.
Le grand argentier attend de voir comment évoluera la crise.
Face aux incertitudes quant à la durée de la récession qui se profile en Suisse, Hans-Rudolf Merz n'exclut pas de nouvelles mesures pour soutenir l'économie helvétique, si aucune reprise n'intervient en 2010.

Dans le cas où la récession devrait frapper durement la Suisse,
un troisième paquet conjoncturel pourrait s'avérer «relativement
vite» nécessaire, estime le conseiller fédéral dans une interview
parue dans le journal «Sonntag».

Cet éventuel nouveau programme de relance devrait comprendre
plus de moyens que les deux précédents. Hans-Rudolf Merz ne peut
toutefois encore rien dire sur son ampleur exacte, car
l'incertitude demeure sur l'évolution de la crise. Le grand
argentier se veut dans le même temps apaisant. «Il n'y a pas de
raison de paniquer».

Action du gouvernement

Hans-Rudolf Merz rejette par ailleurs les critiques sur la
passivité du gouvernement face à la crise. «Le Conseil fédéral n'a
pas sous estimé la situation». Au contraire, «nous avons agi
rapidement et de façon conséquente», considère-t-il.



L'Appenzellois n'est pas opposé catégoriquement à la proposition
du parlement de prolonger la durée possible du chômage partiel de
12 à 18 mois: «Nous devons y réfléchir». Un tel changement
nécessiterait toutefois une révision de la loi, ce qui exige du
temps, souligne le conseiller fédéral.



Le ministre des finances considère également que les exigences du
PDC d'alléger la fiscalité des familles et d'allouer 10 à 15
millions de francs supplémentaires au secteur du tourisme sont des
idées qui méritent examen. En revanche, Hans-Rudolph Merz est
opposé à la revendication de l'UDC d'abaisser la TVA. Selon lui, il
n'y aucune assurance que cet argent soit réinjecté dans la
consommation et donne une impulsion à la conjoncture.



ats/sbo

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Prévisions incertaines

Faire des prévisions deux ans en avance relève «presque de la science-fiction», estime le chef économiste du SECO, Aymo Brunetti, dans une interview parue samedi dans le «Bund».

Selon lui, il n'est pas impossible que la conjoncture se retourne durant le deuxième semestre 2009. L'incertitude sur la durée de la récession attendue est «extrêmement grande», car l'économie a encaissé un choc exceptionnel, ajoute-t-il.

La récession ne devrait toutefois pas durer aussi longtemps que celle qui a eu lieu dans les années 90. La Suisse est dans une situation bien meilleure qu'alors: au contraire de cette période, la Suisse ne connaît ni crise immobilière, ni valorisation du franc, relève Aymo Brunetti.

Hausse du chômage prévue

La situation sur le marché du travail va fortement se détériorer ces prochains mois. Les demandes de chômage partiel ont «augmenté massivement», indique pour sa part Serge Gaillard, directeur de la division du SECO, dans une interview du «SonntagsBlick».

Le chômage devrait prendre l'ascenseur jusqu'en 2010.

Le SECO table pour 2010 sur le chiffre de 170'000 chômeurs, soit 60'000 de plus qu'actuellement. L'assurance-chômage devrait essuyer un déficit de 1 milliard de francs l'an prochain et de 3 milliards en 2010.