Incertitude est le mot qui résume le mieux les entretiens menés
dans les régions par 180 représentants de l'économie entre
septembre et novembre, a indiqué la BNS en publiant mercredi son
bulletin trimestriel .
Peu d'exportation
L'incertitude prévaut au moment d'évoquer l'ampleur du recul
attendu dans la marche des affaires pour l'an prochain. "Le
changement de climat est particulièrement perceptible dans
l'industrie d'exportation", constate la banque centrale.
La baisse des entrées de commandes a touché nombre de secteurs
alors qu'ils travaillaient à plein régime, avec encore la
quasi-certitude de pouvoir compter sur des carnets de commandes
bien remplis. Le retournement survenu dès la mi-septembre a
confirmé la mauvaise tendance aux Etats-Unis. Et marqué
l'affaiblissement des marchés européens et chinois, ajoute la
BNS.
Beaucoup d'entreprises ont commencé à réduire leur production, les
industries textile, de l'électronique et de l'automobile étant les
plus affectées. Les acteurs de l'horlogerie s'attendent à un
ralentissement après une année "exceptionnellement bonne" avec des
exportations record de près de 17 milliards de francs. Les sociétés
dont l'activité est tournée vers le marché intérieur profitent
d'une bonne situation, même si elles tablent aussi sur un
fléchissement.
Investissements faibles
Dans une ambiance de récession, les investissements souffrent
notablement. La propension à dépenser dans de nouveaux projets
diminue, avec parfois le choix de les réaliser par étapes ou de les
limiter. Reste que des abandons sont de plus en plus souvent
évoqués, relève l'institut d'émission monétaire. Le secteur
bancaire connaît le contexte le plus instable.
Les entreprises n'ont pas relevé jusqu'à novembre de durcissement
des conditions de l'octroi du crédit, contrairement aux idées
reçues, crédit à l'exportation mis à part. Elles n'excluent
cependant pas cette perspective en cas de nouvelle
détérioration.
La construction est demeurée robuste ces derniers mois. Le secteur
s'attend néanmoins à subir les effets de la récession au deuxième
semestre 2009. L'activité pour les immeubles industriels et
commerciaux sera alors davantage touchée que celle dédiée aux
logements, même si la demande pour ceux-ci ira en diminuant.
ats/mej
Les fêtes devraient doper les dépenses
Du côté des services, la consommation des ménages helvétiques paraît bien résister pour l'heure à la morosité croissante.
Les ventes de Noël dans le commerce de détail devraient ainsi au moins égaler la performance record revenant à 2007.
Les représentants du tourisme et l'hôtellerie-restauration font encore part d'une grande satisfaction.
Le nombre des nuitées fournies par les clients indigènes apparaît stable.
En revanche, l'hôte étranger se fait tout de même plus rare, dans la mesure où la situation est difficile dans les grands Etats européens.
Le phénomène est très visible pour la clientèle en provenance du Royaume-Uni mais aussi des Etats-Unis, deux pays à l'origine de la propagation de la crise financière sur l'économie réelle.
Plus généralement, les sondés notent que les vacanciers limitent leurs dépenses au strict nécessaire, évitant les prestations annexes.