Le marché bio a la patate en Suisse
Les produits bio se font leur place sur les tables des ménages suisses. Les ventes ont augmenté de 11,2% à 1,44 milliard de francs l'an dernier, a annoncé Bio Suisse mardi. Une seule ombre au tableau: les producteurs s'inquiètent des projets de Berne de supprimer la "prime bio".
Les Romands, en particulier, goûtent davantage les fruits, la
viande ou le lait bio. Les aliments bio ont enregistré une
progression deux fois plus forte que le marché alimentaire dans son
ensemble, s'est félicité devant la presse à Dietikon (ZH) Jürg
Schenkel, directeur marketing de Bio Suisse.
Les distributeurs s'y mettent
Les trois quarts des produits bio ont passé par les grands
distributeurs Coop et Migros. Les magasins discount ont quant à eux
fait une entrée timide sur le marché du bio. L'analyse des ventes
du commerce de détail montre une forte progression dans le domaine
des fruits (+28%), de la viande (+18,9%) et des produits laitiers
bio (+12,4%).
En termes de parts de marché, ce sont les oeufs qui sont les plus
concurrentiels, avec une part de 16,1%. Le pain bio s'arroge une
"tranche" de 15,5%. L'offre de produits bio est même inférieure à
la demande pour certains produits, comme les oeufs, les céréales ou
les fruits.
Un nouvel essor a été enregistré en Suisse romande. Le marché bio
y a crû de 13,6% pour atteindre 26 millions de francs. En
augmentation continuelle, la part de marché des aliments bio
atteint désormais 4,1% en Romandie. Les ventes de fruits bio
(+42%), de viande bio (+33%) et de lait bio (+23%) ont connu une
progression fulgurante.
ap/mej
Publié Modifié
La "prime bio" bientôt supprimée?
Le nombre de fermes avec le label "Bourgeon" a cependant légèrement reculé et les producteurs s'inquiètent des projets de la Confédération de supprimer la "prime bio".
L'an dernier, 5589 entreprises agricoles étaient des fermes "Bourgeon" certifiées. C'est 62 de moins qu'en 2007 et cela représente 10,7% du total des fermes suisses.
De son côté, la surface agricole bio est restée stable, représentant 11,4% du total des exploitations.
Malgré ces résultats globalement en progression, des nuages s'amoncellent dans le ciel bio.
Bio Suisse s'est en effet déclarée alarmée par les projets de la Confédération de réforme du système des paiements directs.
La disparition de la "prime bio", qui s'ajoutait aux paiements directs habituels, supprimera l'encouragement à l'agriculture biologique, critique l'organisation faîtière.
Les paysans dont l'impact sur l'environnement est plus faible ne seraient plus récompensés de leurs efforts. Cette politique serait aussi contraire à celle menée par les pays voisins.