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La taxe CO2 triplera à partir de l'an prochain

Les Etats s'opposent à la compensation à l'étranger du CO2 des centrales à gaz.
Les émissions n'ont diminué que très peu les 2 dernières années.
La taxe sur le CO2 passera de 12 à 36 francs la tonne à partir du 1er janvier 2010. Cette hausse a été décidée car les émissions de CO2 dues aux combustibles n'ont pas diminué suffisamment entre 2007 et 2008, a indiqué vendredi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

La taxe passera à 9 centimes par litre d'huile de chauffage,
contre 3 centimes actuellement, soit une hausse de 12 à 36 francs
par tonne de CO2. A compter de l'an prochain, cette augmentation
générera des recettes pouvant aller jusqu'à 200 millions de francs.
Cette manne sera utilisée pour promouvoir l'assainissement
écologique des immeubles.



Une surface habitable de 100 m2 datant de 1970 devrait coûter en
moyenne 126 francs de plus par an, soit environ 10 francs de plus
par mois.

Evolution négative

La quantité de CO2 émise par les combustibles atteignait l'an
dernier 88,8% de la valeur de 1990, soit un taux clairement en
dessus du seuil de 86,5% fixé par le Parlement, a fait valoir l'OFEV. Cette évolution négative est
liée notamment à la forte hausse de la population et à la
conjoncture qui se portait encore bien en 2008.



L'augmentation de la taxe a pour but d'inciter à une utilisation
plus économe de l'énergie ou à opter pour des alternatives. Entre
2006 et 2007, les émissions de CO2 dues aux combustibles avaient
baissé de 6,5%, ce qui reflétait les efforts consentis pour
remplacer les agents énergétiques fossiles. Or cette tendance ne
s'est pas poursuivie l'année dernière.

600 millions par an

La fixation du montant de la taxe sur le CO2 fait l'objet d'un
mécanisme précis. Selon ce cadre, le prélèvement aurait dû passer
en 2009 à 24 francs par tonne de CO2 si les émissions avaient
dépassé en 2007 90% du niveau de 1990. Le recul significatif
enregistré à l'époque avait toutefois permis de renoncer à cette
élévation intermédiaire de la taxe.



Au total, la taxe sur le CO2 doit rapporter à l'avenir quelque 600
millions de francs par an. Un tiers sera affecté au financement de
mesures de rénovation énergétique dans le domaine du bâtiment,
conformément à la décision que viennent de prendre les Chambres
fédérales. Les quelque 400 millions restants seront redistribués à
la population (via l'assurance maladie) et aux entreprises (via
l'AVS). Pour leur part, les recettes engrangées en 2008 permettront
de leur verser un total de 220 millions environ, selon
l'OFEV.



ats/cer

Pas beaucoup de surprises



L'Association suisse des locataires n'est pas contre la hausse de
la taxe sur le CO2. Elle sera bien moins douloureuse que
l'explosion des coûts du pétrole enregistrée l'an passé et il
s'agit d'une phase transitoire.

La hausse risque de grever temporairement
le budget des locataires, a indiqué à l'ATS le secrétaire général
de l'ASLOCA romande Carlo Sommaruga. Mais en raison des montants
relativement importants débloqués par la Confédération et les
cantons pour l'assainissement énergétique des bâtiments, la facture
de chauffage et d'eau chaude devrait être allégée à terme.



Même son de cloche auprès des propriétaires romands. Cette hausse
n'est pas une surprise, souligne Olivier Feller, secrétaire général
de la Fédération romande immobilière, puisqu'elle répond à un
mécanisme juridique établi. Toute taxe constitue évidemment une
charge supplémentaire pour les propriétaires, mais il y a une
consolation, puisque cette augmentation sera en partie restituée
aux propriétaires par le biais de l'assainissement énergétique des
bâtiments, rappelle-t-il.



Les propriétaires alémaniques réunis au sein du HEV ne comprennent
en revanche pas du tout cette décision et se disent très
mécontents, a indiqué leur directeur Ansgar Gmür. Il est
particulièrement choquant de punir ceux qui sont près d'atteindre
les objectifs dans la réduction du CO2 alors qu'il ne se passe rien
au niveau du centime climatique pour les automobilistes.

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La consommation d'énergie augmente

La Suisse n'a jamais utilisé autant d'énergie qu'en 2008. La consommation globale a atteint la valeur de 900'040 térajoules (TJ), en hausse de 4,1% par rapport à 2007. Le précédent record (892'800 TJ) date de 2005, a indiqué vendredi l'Office fédéral de l'énergie.

Après deux années consécutives de baisse (2006: -0,5%, 2007: 2,7%), il faut remonter à 1991 (+4,7%) pour avoir une croissance aussi élevée que celle enregistrée en 2008. La consommation s'est accrue aussi bien pour les combustibles et pour les carburants que pour l'électricité. Seul le charbon, qui ne représente que 0,7 % de la consommation globale, a reculé.

Rayon combustibles, la consommation d'huile de chauffage extralégère a augmenté (+5,1%) tout comme celle de gaz naturel (+6,1%). Du côté des carburants, les ventes de diesel (+10%) et de kérosène (+6,9%) ont fortement progressé alors que celles d'essence ont reculé (-2,2%). Les automobilistes ont toujours plus tendance à utiliser du diesel au lieu de l'essence.

La consommation d'électricité a pour sa part crû de 2,3%. Les plus fortes hausses ont été enregistrées pour le bois-énergie (+13,1%) et les autres énergies renouvelables (+14,3%), les pompes à chaleur affichant même une augmentation de 18%. La chaleur à distance (+5,8%) et la valorisation énergétique des déchets industriels (+5,1%) ont aussi le vent en poupe alors que les huiles de chauffages lourdes (-2,3%) et le coke de pétrole (-14,7%) continue de fléchir. Malgré l'envolée des prix du pétrole de près de 36% et du gaz naturel de 13%, la consommation de ces deux énergies de chauffage s'est accrue en 2008.

Les principales causes de la hausse de la consommation d'énergie sont, selon l'office, les températures nettement plus froides qu'en 2007, la croissance économique (hausse du PIB de 1,6%) ainsi que l'augmentation de la population de 1,2%, progression la plus élevée depuis 1971. La flotte automobile a par ailleurs crû de 1,1% et l'extension du parc de logements s'est poursuivie.