Le nombre de chômeurs a progressé de près de 40'000 depuis
juillet dernier en partant d'un taux de 2,3%. Après une hausse
supérieure à 11'000 personnes en décembre, l'avancée de janvier
(+9668) s'explique pour plus de la moitié (5500) par des facteurs
saisonniers, selon les chiffres publiés vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'économie
(SECO).
Le solde provient de la baisse d'activité dans les entreprises
de travail temporaire et dans l'industrie de la sous-traitance,
explique Serge Gaillard, directeur de la division du travail au
SECO, contacté par l'ATS. La situation traduit le recul en cours
des exportations suisses, notamment la chute survenue en
décembre.
Les motifs saisonniers de la hausse du chômage reflètent comme
d'habitude la diminution de l'activité dans la construction. Serge
Gaillard signale en revanche que le volet financier de la crise n'a
pas encore fait véritablement augmenter le nombre de chômeurs dans
ce secteur économique, malgré les suppressions d'emploi annoncées.
La dégradation du marché du travail ne se lit pas dans la
statistique des places vacantes disponibles auprès des offices
régionaux de placement (ORP).
Les 15-24 ans plus touchés
Celles-ci ont en effet progressé de 1469 pour s'établir à
11'213. Sur un an toutefois, le contingent a diminué de près de
2400 unités, constate le SECO. Par rapport à janvier 2008 toujours,
le nombre des chômeurs a crû de 14,8% à 16'553 personnes. Celui des
demandeurs d'emploi a lui augmenté de 9008 en janvier passé à
180'287 (+8,3% sur un an). La catégorie comprend outre les
chômeurs, les personnes bénéficiant de gains intermédiaires et de
mesures de formation continue.
Le chômage des jeunes, soit la classe des 15-24 ans, s'est quant à
lui accru plus que la moyenne. Les effectifs ont gonflé de 10,9%
pour s'établir à 21'366 personnes, présentant une progression de
presque un cinquième par rapport à janvier 2008. Le taux de chômage
du sous-groupe grimpe de la sorte de 0,4 point à 3,9%. Le nombre de
chômeurs de longue durée, soit ceux à la quête d'un emploi depuis
plus d'un an, est lui demeuré stable pour constituer environ 12% de
l'ensemble.
Hausse modeste d'ici à juillet
Par ailleurs, la situation s'est davantage dégradée pour les
étrangers, dont le taux de chômage a crû de 0,5 point à 6,6%
(contre une hausse de 0,2 point à 2,3% pour les Suisses). Au-delà
des chiffres bruts, Serge Gaillard s'étonne de voir l'économie
helvétique afficher sa robustesse en comparaison
internationale.
D'ici juillet, le chômage affichera certes une courbe ascendante,
mais dans des proportions plutôt modestes, prévoit l'ancien
dirigeant à l'Union syndicale suisse (USS). Sur l'entier de l'année
2009, la Suisse devrait accuser un taux de chômage moyen de 3,3%.
Ce niveau apparaît encore bien éloigné du niveau record atteint en
1997 où le taux moyen atteignait 5,2%, avec un pic à plus de
200'000 chômeurs.
ap/ps
Fribourg et Neuchâtel, cantons les plus touchés
Fribourg et Neuchâtel sont les cantons romands ayant subi la plus forte progression du chômage en janvier.
Tous deux ont vu leur taux de chômage augmenter de 0,4 point par rapport à décembre pour atteindre respectivement 3,4% et 4,3%.
Derrière, on trouve Vaud et Genève avec des hausses de 0,3 point à 4,6% et 6,3% de la population active, le canton du bout du lac demeurant le plus touché du pays par le phénomène.
Le canton du Jura a lui enregistré une avancée de 0,2 point à 4%, celui du Valais de 0,1 point à 4,8% et celui de Berne de 0,1 point à 2,3%.
En termes d'effectifs, le chômage touchait à fin janvier 13'605 personnes à Genève, 15'439 dans le canton de Vaud, 6583 en Valais, 4312 à Fribourg, 3731 à Neuchâtel et 1383 dans le Jura.
Dans le canton de Berne, le nombre de chômeurs se montait à 12 243, selon les chiffres du SECO.