Ce membre du directoire de la banque a été inculpé pour avoir
aidé 20'000 riches clients américains à dissimuler 20 milliards de
dollars au fisc. En cas de séjour aux Etats-Unis, il doit
s'attendre à être arrêté.
Suspendu de ses fonctions
Le ministère public de Miami a publié une copie de la décision d'un juge de
Fort Lauderdale (Floride) plaçant Raoul Weil sur la liste des
fugitifs établie par cette Cour chargée de l'affaire. Il n'a pas
fait d'autre commentaire. Selon l'acte d'accusation publié en
novembre dernier, Raoul Weil, 49 ans, aurait procédé avec d'autres
banquiers non identifiés.
Raoul Weil, basé à Zurich, était alors directeur de la division
Global Wealth Management & Business Banking) et membre de la
direction générale de la grande banque. Suite à la publication de
l'acte d'accusation, l'UBS avait indiqué que Raoul Weil avait
décidé de renoncer temporairement aux fonctions qu'il occupait
depuis 2007. Elle s'est depuis refusée à tout commentaire sur ce
dossier.
Pression maintenue
L'interprétation de la décision du juge de classer Raoul Weil
comme fugitif reste pour l'heure ouverte. Il pourrait s'agir d'une
simple mesure administrative, mais elle permet aussi de maintenir
la pression sur l'UBS dans la recherche d'une solution au sujet de
son litige avec le fisc américain (Internal Revenue
Service/IRS).
Entre-temps, l'UBS a décidé de fermer quelque 19'000 comptes de
citoyens américains gérés depuis la Suisse et d'arrêter d'offrir ce
type de comptes dits "offshore" à la clientèle américaine.
Selon la presse dominicale alémanique, l'UBS s'attendrait à une
amende de l'ordre de 2 milliards de francs sur la base d'un
arrangement dans cette question avec les autorités américaines, une
hypothèse qualifiée de "pure spéculation" par une porte-parole de
l'établissement.
Une demande d'entraide judiciaire des autorités fiscales
américaines (IRS) déposée le 17 juillet dernier à Berne est en
cours d'examen à l'Administration fédérale des contributions (AFC).
L'UBS fait également l'objet en Suisse d'une enquête de l'autorité
de surveillance des marchés.
De son côté, l'UBS n'a pas souhaité prendre position mercredi sur
ce cas.
ap/ats/mej
Il risque jusqu'à 5 ans de prison
Mercredi, les avocats de Raoul Weil à New York ont déclaré que la plainte contre leur client était "totalement injustifiée" et "sans aucun fondement factuel".
Ce manager réside en Suisse et n'a aucune intention de se rendre aux Etats-Unis.
En cas de condamnation, Raoul Weil pourrait encourir jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 250'000 dollars, selon l'agence d'information financière Bloomberg.
Chute de l'action UBS
La Bourse suisse a suivi la chute des bourses européennes. Mercredi à la clôture, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes s'affichait à 5378,81 points, en recul de 2,8% par rapport à la veille.
L'action UBS (-9,2% à 13,62 francs) cotait clairement en baisse.