La publication de Windows 7 en version préliminaire -quatre mois
après la sortie d'une première version "bêta" (expérimentale)-
préfigure un lancement officiel dès juillet pour les fabricants
d'ordinateurs et en octobre pour le grand public, pronostique la
société de conseil Collins Stewart.
Un tel lancement échelonné "permet à Microsoft de répondre à la
demande de la rentrée scolaire avec des mises à jour gratuites, et
à la demande des fêtes avec toutes les fonctionnalités de Windows
7", explique la société.
Pour vite oublier Vista
Surtout, ce lancement très médiatisé tente de faire oublier plus
vite le système d'exploitation actuellement commercialisé, Vista,
lancé en janvier 2007, alors qu'habituellement, le groupe fondé par
Bill Gates attend trois ans avant de sortir un nouveau système
d'exploitation.
Vista a été néfaste en termes d'image pour Microsoft, confronté au
mécontentement de ses utilisateurs face à des défaillances à
répétition lorsqu'ils voulaient installer le nouveau système sur
des ordinateurs fonctionnant avec le logiciel précédent, XP.
Pour l'instant, les spécialistes ayant testé Windows 7 n'ont guère
laissé filtrer de mécontentement. Mais, par définition, le système
n'a pas été utilisé par un public non spécialiste. Depuis jeudi,
dix mille sociétés spécialisées ont déjà accès à la version
"candidate à la commercialisation".
Accès gratuit
A partir de mardi, quiconque est intéressé devrait pouvoir y
accéder gratuitement en la téléchargeant sur le site internet de
Microsoft. Le système sera accessible dans ces conditions jusqu'en
juillet, a précisé une porte-parole, sans confirmer d'échéancier
pour la version finale.
"Nous avons travaillé dur pour offrir la meilleure qualité de
version pré-lancement dans l'histoire de Windows", a assuré
Microsoft dans un communiqué, estimant que d'ores et déjà son
nouveau système avait "franchi le seuil de qualité et de
compatibilité pour que les entreprises l'expérimentent
véritablement".
Lors de la présentation de Windows 7 au salon de l'électronique de
Las Vegas, en janvier, le public avait apprécié la simplicité du
système pour mettre en réseau ordinateurs et autres équipements
électroniques de la maison, des appareils photo aux consoles de jeu
en passant par les chaînes hi-fi. "Cela va vraiment commencer à
démocratiser la maison numérique", assurait alors Grégory Olivier,
directeur de communication de la division grand public et internet
de Microsoft France.
afp/bri
Un enjeu de taille
L'enjeu est de taille pour Microsoft, qui doit s'efforcer de ranimer l'engouement pour un marché informatique dont il dépend étroitement. Ses résultats ont chuté pendant deux trimestres consécutifs.
En cas de lancement réussi, le géant de Redmond (Etat de Washington, nord-ouest) peut espérer 3 milliards de dollars de retombées sonnantes et trébuchantes dans les 12 à 18 mois, ont calculé les analystes de Collins Stewart.
En cas de nouvelle déception, Microsoft, qui équipe quelque 90% des ordinateurs vendus dans le monde, s'expose une nouvelle fois aux quolibets de la Silicon Valley, après une campagne publicitaire de son grand rival Apple, dans laquelle les ordinateurs sous Windows se font ridiculiser.