Les dépenses d'assurance ont grimpé de 8,3% à 4,99 milliards de
francs, soit nettement plus vite que les primes, qui elles n'ont
gagné que 1,8% à 5,44 milliards.
Une évolution qui s'explique par la hausse du nombre d'assurés,
mais aussi par la flambée des coûts dans l'assurance de base, s'est
alarmé jeudi à Zurich le patron d'Helsana, Manfred Manser.
Concurrence
Avec la concurrence que se livrent les assureurs santé
helvétiques et la baisse des réserves minimales exigée par les
politiques, les primes n'ont pas tenu le rythme face à l'explosion
de charges. Le ratio-combiné, soit le rapport entre les primes et
les dépenses d'assurance, s'est détérioré passant de 99,3 à
102,8%.
En outre, Helsana a senti passer la crise financière: la caisse
maladie, qui affiche un volume de placement de 4,5 milliards de
francs, a fait une perte de 229 millions de francs l'an passé,
contre un produit record de 227 millions en 2007. Les déboires avec
les actions et les obligations ont creusé l'essentiel de ce
déficit.
Entreprise saine
Ces contre-performances ont réduit les fonds propres de 21% à
816 millions de francs. Avec un taux de fonds propres de 15%,
l'entreprise jouit toutefois d'une bonne santé financière, a
rassuré Manfred Manser. Il n'y a pas de raisons de
s'inquiéter.
Si les affaires d'Helsana, qui assure près de 2 millions de
particuliers, dont 1,38 million dans l'assurance de base, n'ont
guère brillé dans ce dernier secteur, l'assureur zurichois peut se
consoler avec l'évolution des complémentaires. Malgré une
stagnation des primes, le bénéfice de ce segment est passé en un an
de 43,1 à 45,2 millions de francs.
ats/cab
Critiques, objectifs et menaces
Président du conseil d'administration d'Helsana et conseiller national (PDC/SG), Eugen David s'est pour sa part dit particulièrement surpris par l'envol des coûts au 2e semestre 2008.
Des hausses d'entre 9 et 14% selon les secteurs laissent à penser que les vannes sont désormais largement ouvertes à des augmentations sans limites en matière de santé, après une croissance modérée les années passées, a-t-il souligné.
En parallèle, la Confédération maintient une politique restrictive en matière de politique de primes.
Eugen David a critiqué le fait que des hausses de primes d'assurances maladie justifiées soient refusées aux assureurs, alors que ces derniers ont dû réduire leurs réserves au cours des trois dernières années.
Le patron d'Helsana entend lui lutter par tous les moyens contre une nouvelle érosion du capital de base de l'assureur.
Ce dernier veut en particulier s'employer dans le combat visant à limiter les coûts dans les hôpitaux, les laboratoires d'analyses ainsi que sur le front des médicaments.
Et en cas de défaite, des hausses de primes massives sont programmées pour ces prochaines années, a averti Manfred Manser.