Concernant Richemont , le mouvement s'est
accentué sur le seul mois de décembre, avec un plongeon de 12%. Les
Etats-Unis ont signé une performance pire encore avec une chute des
ventes de 24% au cours du dernier mois de l'année, a indiqué lundi
Richemont, no 2 mondial du secteur, derrière le français
LVMH.
Le puissant ralentissement conjoncturel, initié par la crise
financière internationale, commence donc à se mesurer
concrètement.
Conséquence de la crise
A taux de change constants sur l'ensemble du trimestre, le
groupe affiche une baisse de 12% de son chiffre d'affaires
consolidé. Résumant le contexte, Richemont parle de répercussions
"dramatiques" de la crise financière sur les autres branches de
l'économie à partir d'octobre.
Il estime devoir désormais affronter les conditions de marché les
plus difficiles de ses 20 ans d'histoire et ne voit aucun motif
d'optimisme pour l'heure. Suite à la contre-performance de Noël,
Richemont aborde donc les prochains mois avec le plus grand
pessimisme.
Le groupe de luxe genevois ne s'attend à aucune reprise
significative dans un contexte plus morose que jamais.
Au-delà, Richemont a indiqué lundi disposer d'un bilan "solide".
La société, dont le pôle lié à l'horlogerie et à la joaillerie
constitue les trois quarts du chiffre d'affaires, se dit prête à
prendre "les mesures nécessaires pour non seulement passer cette
période difficile mais aussi pour en ressortir plus fort".
Toutes les activités en recul
Sur neuf mois, Richemont présente encore des ventes en
progression de 3% à 4,352 milliards d'euros. Mais l'acquis de
croissance engrangé durant le premier semestre 2008/2009 tend à
fondre comme neige au soleil. A fin septembre, le chiffre
d'affaires affichait encore une augmentation de 10%.
Au 3e trimestre, les chiffres d'affaires ont reculé dans toutes
les activités. Le pôle joaillerie a vu le sien diminuer de 7% à 800
millions d'euros, alors que celui de l'horlogerie subissait une
contraction de 5% à 404 millions. Instruments d'écriture et
maroquinerie ont enregistré des baisses respectives de 15% et
5%.
En considérant les régions, le coup le plus dur vient des
Amériques où le chiffre d'affaires a plongé de 24% à 250 millions
d'euros. L'Europe limite la casse avec une diminution de 8% à 689
millions, tandis que la zone Asie-Pacifique (+4% à 395 millions,
grâce à la Chine) et le Japon (+1% à 218 millions)
résistaient.
Le groupe a divisé courant octobre ses activités en deux branches
distinctes, l'une, Compagnie financière Richemont (CFR) étant
entièrement focalisée sur le luxe et la seconde, Reinet Investment,
fonctionnant comme un fonds d'investissement. Reinet, cotée à la
Bourse du Luxembourg, intègre notamment la participation de 19,4%
dans le fabricant de tabac britannique British American Tobacco
(BAT).
Plusieurs secteurs
Le groupe de luxe genevois Richemont est présent dans plusieurs
segments de l'industrie du luxe, avec un pôle
d'horlogerie-joaillerie qui représente la moitié de son chiffre
d'affaires. Le groupe est également actif dans les stylos et la
maroquinerie.
Il détient un portefeuille de marques horlogères et de produits de
luxe très prestigieux, notamment Cartier, Vacheron Constantin,
Lange & Söhne, Officine Panerai, Piaget, IWC, Jaeger LeCoultre
et Baume & Mercier.
ats/mej
Chômage partiel chez Cartier
Cartier met au chômage partiel ses 160 employés du site de Villars-sur-Glâne (FR).
Dimanche soir, sur les ondes de la RSR, le ministre fribourgeois de l'économie Beat Vonlanthen indiquait avoir été informé en décembre de cette décision.
Ces mesures confirment une tendance actuelle, l'industrie exportatrice est touchée par la crise et la mauvaise conjoncture, a déclaré le directeur de l'économie et de l'emploi.
Samedi dans une interview au Temps, Bernard Fornas, président de Cartier, avait indiqué que le groupe a connu un ralentissement "normal" en 2008.
Evoquant l'année en cours, le Français était resté prudent: "la question de la durée de la crise demeure totalement floue, ce qui rend toute prévision extrêmement difficile".
Cartier, filiale du groupe de luxe genevois Richemont, emploie dans l'horlogerie 1100 personnes en Suisse, à La Chaux-de Fonds (NE), Villeret (BE), Villars-sur-Glâne (FR) et Meyrin (GE).
Le groupe ne dévoile pas le montant de ses ventes pour 2008. Les analystes estiment le chiffre d'affaires de l'entreprise entre 2,3 et 2,9 milliards de francs.
L'horlogerie contribuerait à 45% des revenus et la joaillerie à 45%.
L'action Richemont malmenée
Richemont (-3,9% à 16,89 francs) a souffert après la publication d'un chiffre d'affaires étonnamment faible pour le 3e trimestre.
Les responsables du groupe genevois se sont par ailleurs montrés très prudents pour l'avenir.
Dans le sillage de Richemont, Swatch a perdu 4% à 121 francs.