En fin de matinée, la Banque d'Angleterre a participé à l'effort
de redressement en abaissant son taux directeur d'un demi-point à
4,50%, dans le cadre d'une action concertée mondiale des banques centrales .
Apporter des liquidités
Le plan spécial de la Banque d'Angleterre consiste à prêter de
l'argent contre des prêts immobiliers, sera doublé à 200 milliards
de livres. Par ailleurs, pour que les banques parviennent à se
refinancer à moyen terme, le gouvernement va mettre à leur
disposition, et avec une commission, une garantie pouvant porter
sur 250 milliards de livres environ. Mais l'aspect le plus
sensationnel est une injection de 50 milliards de livres au total
au capital des banques qui le souhaitent.
Les six principales banques cotées du pays, Barclays, HBOS qui est
en train d'être rachetée par Lloyds TSB, HSBC, Lloyds TSB, Royal
Bank of Scotland et Standard Chartered ont accepté d'augmenter leur
capital dans le cadre de ce plan, ainsi qu'Abbey, filiale de
l'Espagnole Santander, et Nationwide, la plus grosse building
society du pays, banque non cotée spécialisée dans
l'immobilier.
Actionnaire de poids
Le gouvernement entend être un actionnaire de poids. En effet,
l'arrivée au capital sera "assortie de conditions", concernant
notamment la politique de dividendes et la rémunération des
dirigeants, et ces banques devront "s'engager pleinement à prêter
aux petites entreprises et aux personnes qui souhaitent acquérir un
logement". Les banques souhaitant avoir accès à la garantie à moyen
terme devront aussi augmenter leur capital "du montant et sous la
forme que le gouvernement juge appropriés".
Le plan britannique est différent du plan américain, a souligné le
ministre des Finances Alistair Darling. "Notre souci est de
renforcer les banques elles-mêmes plutôt que de simplement racheter
les actifs toxiques", a-t-il dit.
afp/ant/boi
Plan de sauvetage européen?
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé mercredi avoir "invité" les autres pays européens à adopter un "plan européen de financement" du système bancaire, précisant en avoir parlé au président français Nicolas Sarkozy.
Celui-ci a insisté sur la nécessité d'une réponse concertée, affirmant que Paris et l'UE y "travaillent". Une concrétisation devrait intervenir "dans les heures qui viennent".
Un tel projet a déjà été évoqué par l'Italie et les Pays-Bas, mais rejeté par l'Allemagne.
Possible intervention en Italie
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé mercredi soir que le Trésor italien entrerait dans le capital des banques en cas de besoin, mais avec des actions sans droits de vote, excluant ainsi une nationalisation.
Un fonds de 20 milliards a été prévu en cas de besoin.
"La gestion des banques reste privée. Personne, et surtout pas le gouvernement, n'a intérêt à se substituer aux privés dans le secteur bancaire", a renchéri le ministre des Finances Giulio Tremonti.
Le chef du gouvernement italien a par ailleurs réaffirmé que les banques italiennes n'avaient aucun problème de liquidité et que les épargnants de la Péninsule "ne risquaient rien".
Le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, doit encore signer le décret-loi adopté dans la soirée par le gouvernement pour assurer la stabilité du système financier italien.