Les actionnaires ont accepté cette fois de modifier les statuts
à environ 95%. Ils se prononceront désormais lors de chaque
modification majeure du système de rémunération, mais au moins tous
les trois ans.
Ethos exigeait depuis plusieurs années que Novartis introduise un
vote consultatif sur les salaires de ses hauts dirigeants. Il y a
une année, les actionnaires avaient refusé à 66% la résolution
présentée par la fondation. La pression exercée a fini par payer.
Novartis était une des dernières grandes entreprises suisses à ne
pas avoir instauré le vote consultatif.
Pour Ethos et ses partenaires, la démarche permet de donner un
signal aux dirigeants, même si la loi ne prévoit pour l'heure pas
de vote contraignant.
La question de la transparence
Quelque 2300 actionnaires ont pris part à l'assemblée,
représentant une bonne moitié du capital du géant pharmaceutique
bâlois. Ulrich Lehner, vice-président du conseil d'administration,
a défendu devant les actionnaires le système de rémunération du
groupe. Selon lui, Novartis résiste aux modes et fait preuve de
transparence.
Un avis guère partagé par Dominique Biedermann. Le directeur
d'Ethos a réclamé une refonte fondamentale du système de
rémunération. A ses yeux, il conduit à des salaires extrêmement
élevés pour les instances dirigeantes et ne respecte pas la bonne
pratique internationale en la matière. C'est pourquoi Ethos
recommandait de s'opposer à la réélection de Hans-Jörg Rudloff,
président du comité de rémunération depuis plusieurs années. Ce
dernier a toutefois été largement réélu.
A la bourse vendredi, Novartis a ponctué la séance sur un mieux de
1,1% à 59,75 francs.
ats/bri
Moins de salaire pour l'homme le mieux payé de Suisse
Selon l'analyse effectuée par Ethos, le président du conseil d'administration Daniel Vasella a touché 42 millions de francs l'an dernier, tandis que le rapport de gestion de Novartis indique une rémunération totale de 20,5 millions.
Peu importe les calculs, il est resté en 2009 le haut dirigeant le mieux payé de Suisse.
Mais le Grison a abandonné en février sa double casquette après un nouvel exercice record, laissant la direction générale à l'Américain Joe Jimenez.
Daniel Vasella touchera désormais un salaire fixe sensiblement inférieur.
Cette décision de séparer les fonctions de président du conseil d'administration et de CEO a elle été saluée par Ethos, qui regroupe actuellement 84 investisseurs institutionnels.