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WEF: un bilan 2009 mitigé mais optimiste

Les Libyens ne pourront pas participer à la rencontre internationale.
L'heure était aux adieux et au bilan à Davos en ce dimanche 1er février.
Le Forum économique mondial de Davos (WEF), qui s'est clos dimanche, a permis d'analyser la crise, d'en tirer des leçons et d'esquisser des solutions. De nombreux intervenants ont analysé le dérapage qui l'a provoquée, à l'image de Hans-Rudolf Merz.

Dans son discours de bienvenue, le président de la Confédération
a relevé que des règles traditionnelles et éprouvées ont été
sacrifiées sur l'autel du profit. Le président israélien Shimon
Peres et l'ex-premier ministre britannique Tony Blair ont eux aussi
estimé que l'on a exagéré dans la recherche du profit.

"La meilleure conception de la libre entreprise est celle qui
est au service de la société, et pas axée sur la seule maximisation
du profit", selon Tony Blair. Tentant de tirer les leçons, les
participants au Forum ont avancé des idées pour éviter de retomber
dans les mêmes travers et restaurer une certaine morale dans
l'économie.

Plaidoyer pour une meilleure collaboration

Plusieurs dirigeants ont prôné une meilleure collaboration
internationale. "Le protectionnisme n'a aucune utilité et ne fera
que prolonger la crise", a ainsi averti le premier ministre chinois
Wen Jiabao.



De concert avec nombre de responsables économiques et politiques,
Hans-Rudolf Merz a exigé une nouvelle philosophie dans la
surveillance et la régulation du secteur financier. La
collaboration transfrontalière doit entrer dans les moeurs au
quotidien.



Un retour à certaines valeurs a aussi été exigé. Pour le premier
ministre russe Vladimir Poutine, il faut "se libérer de l'argent
virtuel. L'économie de l'avenir devra reposer sur des valeurs
véritables".

Un Conseil économique à l'ONU?

Pour ancrer certains principes de collaboration à long terme, la
chancelière allemande Angela Merkel a formulé une proposition très
concrète: la création d'une charte pour une économie durable, qui
pourrait être liée à un Conseil économique de l'ONU, sur le modèle
du Conseil de sécurité.



Malgré l'ampleur des difficultés qui demeurent, plusieurs
politiciens se sont montrés optimistes et confiants. A l'image du
premier ministre chinois, qui a révélé que son pays tentera
d'atteindre un taux de croissance de 8% en 2009. Wen Jiabao a
reconnu que ce sera difficile, mais "atteignable si nous
travaillons dur".



Espoir aussi du côté de l'ex-président des Etats-Unis Bill
Clinton: "Je pense que nous allons surmonter cette crise, mais
personne ne sait quand. Peut-être dans une année ou quinze mois, si
nous avons de la chance". Il a tressé des louanges à l'équipe
économique du nouveau président Barack Obama, qu'il a qualifiée
d'"excellente".

Une petite place pour l'environnement

La crise peut aussi être une chance, ont fait observer plusieurs
orateurs. Elle peut apporter une meilleure entente entre écologie
et économie et engendrer de nouveaux produits écologiques, selon
Hans-Rudolph Merz et le premier ministre japonais Taro Aso.



L'environnement a aussi été abordé à Davos, avec en point de mire
la conférence de Copenhague en décembre, qui doit aboutir à un
nouveau traité sur la réduction des émissions de CO2 pour succéder
au protocole de Kyoto. L'objectif global doit être une réduction
des émissions de CO2 de 50% d'ici à 2050.



ats/jeh

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L'édition 2009 en quelques chiffres

Quelque 2500 personnes ont participé aux discussions cinq jours durant, ainsi que plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement.

Les déplacements des 2600 participants au total environ vers la station grisonne, et retour, ont occasionné 8100 tonnes d'émissions de CO2, a fait savoir dimanche l'organisation. Quelque 58% ont été compensés par le WEF.

Au début de la manifestation mercredi, quelque 3000 podomètres ont été distribués. Au final, 39 participants à la 39e édition affichaient plus de 20'000 pas. Celui qui a accompli la plus grande distance est Michael Johnston (70 ans), vice-président de Capital Group, avec un près de 101'000 pas, soit plus de 60 km.

Du côté des médias, on a dénombré 450 journalistes en provenance du monde entier. Le premier ministre russe Vladimir Poutine était accompagné par 60 représentants de la presse de son pays, de même pour le premier ministre japonais Taro Aso, et 30 pour le premier ministre chinois Wen Jiabao.

Au total, quelque 500 collaborateurs se sont occupés des participants à l'intérieur et à l'extérieur.

L'interprétation a mobilisé 21 traducteurs qui ont travaillé dans huit langues (arabe, chinois, anglais, français, allemand, japonais, russe et espagnol).

Hors WEF, 4500 militaires de l'armée suisse ont assuré des tâches de sécurité pour les organisateurs et le canton des Grisons.

Klaus Schwab garde le moral

"Cette 39e édition du Forum économique mondial (WEF) de Davos a certes été la plus morose d'un point de vue économique que nous n'ayons jamais eue", a admis dimanche Klaus Schwab.

Mais le président du WEF s'est tout de même voulu optimiste. "Il ne faut pas penser qu'il n'y a aucun espoir de sortir de cette crise", a-t-il poursuivi.

Pour y parvenir, le plus important est la coopération mondiale, non seulement entre les gouvernements, mais entre toutes les parties prenantes.