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Exportations suisses: la pire chute en 7 ans

Les industries chimiques et pharmaceutiques semblent épargnées par la crise.
Les industries chimiques et pharmaceutiques semblent épargnées par la crise.
Le vent a clairement tourné pour le commerce extérieur de la Suisse en fin d'année dernière. Le ralentissement économique mondial qui s'est concrétisé lors des derniers mois de 2008 a comme prévu fait chuter le volume des échanges.

Le commerce extérieur n'avait pas pris pareille douche froide
depuis longtemps. Le quatrième trimestre a ainsi été le pire en
sept ans pour les exportations helvétiques, a indiqué mardi
l'Administration fédérale des douanes (AFD).

Débacle en décembre

Décembre, surtout, est ressorti comme «mensis horribilis» après
la vigueur impressionnante des mois précédents. Par rapport à
décembre 2007, les exportations ont chuté de 13% en termes réels
(ajustés de l'inflation et du nombre de jours ouvrables). La baisse
nominale et effective est moins spectaculaire (-1,8%). Au final,
les biens expédiés à l'étranger se sont montés à 13,87 milliards de
francs durant le mois sous revue.



Les importations ont pour leur part atteint 13,66 milliards de
francs, soit un recul nominal de 2,4%, et réel de 7,2% après
adaptation des jours ouvrables. Le solde de la balance commerciale
du dernier mois de l'année s'est ainsi inscrit à 217,3 millions
(+68,8%).

Machines en berne

Reste que toutes les branches ont réalisé une moins bonne
croissance qu'en 2007. Seule les exportations de denrées
alimentaires, boissons et tabacs ont enregistré une progression à
deux chiffres. Tous secteurs confondus, les ventes ont surtout
brillé à destination des pays en transition et en
développement.

Les secteurs textile et métallurgique
ont bu le calice jusqu'à la lie, avec environ un cinquième de
ventes en moins. L'industrie des machines et de l'électronique, qui
représentait plus d'un quart des exportations suisses, a reculé de
plusieurs pourcents. Même l'horlogerie (lire
ci-contre
), d'habitude dynamique, a prouvé qu'elle ne
pouvait plus résister à la crise mondiale en décembre. L'industrie
chimique et pharmaceutique - près d'un tiers des exportations - a
en revanche pu continuer sa progression.



Malgré la gifle essuyée en fin d'année, le commerce extérieur a
tout de même inscrit des chiffres historiques sur l'ensemble de
2008. La balance commerciale boucle avec un excédent record de
19,83 milliards de francs, en hausse de 42% sur 2007. Les
exportations ont pour la première fois franchi la barre des 200
milliards l'an dernier, précisément à 206,68 milliards de francs
(+4,6%). Les importations ont de leur côté progressé de 1,8% à
186,85 milliards.



ats/bri

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Exportations horlogères dans les chiffres rouges

Malgré une forte chute depuis septembre, les exportations horlogères suisses ont enregistré un niveau record de 17 milliards de francs sur l'ensemble de 2008. Après un recul de 15,4 % en novembre, la situation s'est un peu rétablie en décembre (-7,6 %). Le quatrième trimestre s'est inscrit en baisse de 7,8 %.

Dans la continuité, l'année 2009 débutera dans les chiffres rouges, a indiqué mardi la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) dans un communiqué.

Dans le détail, les exportations de montres-bracelets ont vu leur valeur augmenter de 7,2 % à 15,9 milliards de francs. En nombre de pièces, la croissance a été plus faible (+ 0,8 %), soit 210'000 unités exportées de plus qu'en 2007.

Si les montres de moins de 200 francs ont enregistré une progression de quelques points en 2008, le moyen de gamme (entre 200 et 3000 francs) a présenté des résultats inférieurs à ceux de 2007. Pour le haut de gamme, la demande est restée très forte, avec une croissance légèrement inférieure à 20%.

En termes de marchés, Hong Kong s'est affirmé comme première destination des produits horlogers suisses, avec une hausse de 10,9 %. A cause du fort ralentissement de la branche au 4e trimestre, les entreprises Ebel, Zenith et Girard-Perregaux annoncé des licenciements. Cartier du chômage partiel.

Ventes en diminution dans l'UE

Les ventes suisses vers l'Union européenne ont dans l'ensemble diminué, seuls quelques pays faisant exception, dont l'Italie, le Portugal, les Pays-Bas et la Belgique.

Le marché allemand, principal débouché avec un cinquième des ventes, a nettement reculé. La France n'a pas non plus été propice aux affaires, même si la baisse est moindre.

Les marchés asiatiques ont eux aussi lâché prise, même la Chine. Les pays arabes ont par contre poursuivi leur progression.

Le salut est venu des Amériques. Les pays émergents d'Amérique latine ont maintenu un bon rythme. Et surtout, les Etats-Unis ont créé la surprise en affichant un rebond de 16,5% pour former plus d'un dixième du total des exportations.