Le 2e programme de relance reste devisé à quelque 700 millions.
Le National n'a fait lundi qu'un petit geste de plus pour le
solaire. Les autres tentatives de la gauche de revoir les crédits à
la hausse sont restées vaines de même que celles de l'UDC de
baisser les impôts.
La Chambre du peuple a donné son aval par 156 voix contre 36 au
deuxième paquet de mesures, qui vient compléter les 341 millions
libérés en novembre. Le dossier passe désormais au Conseil des
Etats, qui devrait se prononcer mercredi.
Après un long débat sur la crise économique, les rapporteurs des
commissions concernées, 37 orateurs puis les conseillers fédéraux
Doris Leuthard et Hans-Rudolf Merz ont été amenés à s'exprimer.
Outre le plan de relance, les députés devaient voter sur pas moins
de 87 interventions parlementaires. La session extraordinaire doit
s'achever vers 23h00.
«Trop timoré» pour la gauche
Le camp rose-vert a tenté de convaincre qu'un plan plus
important était nécessaire vu la gravité de la récession et qu'il
fallait dès lors passer outre les strictes limites du frein à
l'endettement. «Le Conseil fédéral est rapide à voler au secours de
la place financière mais il est pingre et craintif lorsqu'il s'agit
de défendre nos emplois, l'économie réelle», a critiqué Christian
Levrat (PS/FR). Et de qualifier le plan de gouvernement de
«placebo».
Seule consolation pour la gauche, le conseil a accepté par 107
voix contre 82 de porter de 10 à 20 millions les crédits pour les
installations photovoltaïques. Dans la foulée, le National a balayé
les hausses de crédits pour les crèches (24 mio de plus), pour la
formation professionnelle (50 mio), pour les CFF (120 mio), pour le
transfert de la route au rail (70 mio), pour la politique
énergétique (70 mio) et pour un «éco-fonds» (un mrd) soutenant des
initiatives de l'économie plus écologiques et plus innovantes.
UDC pour des baisses d'impôts
L'UDC a elle aussi fait chou blanc en proposant de miser sur des
baisses d'impôts, notamment en réduisant la TVA, et non sur des
mesures de stabilisation conjoncturelles. L'appel de Bruno Zuppiger
(UDC/ZH) est resté vain. Par 136 voix contre 42, les députés ont
refusé de renvoyé sa copie au gouvernement.
Les orateurs du camp bourgeois ont quant à eux salué le paquet
gouvernemental, en premier lieu parce qu'il respecte les préceptes
du frein à l'endettement. «La Suisse ne participe heureusement pas
à la course des méga programmes de relance sans effets lancée par
d'autres pays», a souligné Brigitte Häberli (PDC/TG). D'après
Hansjörg Hasler (PBD/GR), il ne faudra songer à un troisième
programme conjoncturel que si la crise perdure.
Le National a par ailleurs décidé de durcir la politique de
rémunération des dirigeants de banques (voir Salaire des managers: le National serre la vis ).
ats/bri
Unia exige un troisième plan de relance
Près de 600 délégués d'Unia issus d'une cinquantaine d'entreprises industrielles suisses se sont réunis lundi après-midi à Berne pour discuter de la crise économique, en marge de la session extraordinaire du National. Au menu, un programme de lutte en dix points.
Le syndicat exige notamment que le Conseil fédéral et le Parlement adoptent un troisième plan de relance d'au moins cinq milliards de francs.
Les montants à disposition de la Commission pour la technologie et l'innovation devraient eux augmenter, précise Unia dans un communiqué.
L'organisation propose aussi que les PME obtiennent des crédits à des conditions raisonnables. Autre solution préconisée: le renforcement du pouvoir d'achat, grâce à la pleine compensation du renchérissement, à la parité des salaires et à la réduction des primes d'assurance maladie.
Des allocations d'initiation au travail, une "vaste offensive de formation continue" et l'obligation d'un plan social en cas de licenciements collectifs complètent cette série de propositions.
Part du lion aux transports
Selon le projet adopté par le National, la Confédération financera une série de projets pour un total de 700 millions (avec les dépenses induites au niveau local, l'effet devrait s'élever à environ un milliard). Quelque 250 millions sont destinés à l'infrastructure ferroviaire, de loin le poste le plus important (plus de 100 projet isolés).
Dans le domaine routier, il s'agit d'avancer de 2011 à 2009 la mise en chantier de la suppression de deux importants goulets d'étranglement sur les routes nationales pour 140 millions. L'un concerne l'élargissement à six voies entre Härkingen (SO) et Wiggertal (AG), l'autre le tronçon Blegi-Rütihof (ZG).
Environ 100 millions vont à des projets relevant de la nouvelle politique régionale et 50 millions à la recherche appliquée. L'environnement et l'énergie (forêts, protection de la nature et du paysage, photovoltaïque, chauffage à distance) représentent un poste de quelque 90 millions. L'assainissement des bâtiments des EPF et d'armasuisse devrait recevoir 50 millions et le marketing de l'offre touristique 12 millions.