"La fraude ciblait les investisseurs américains et les trompait
en leur faisant croire qu'ils plaçaient leur argent dans des
certificats de dépôt qui offraient des retours sur investissement
jusqu'à 321% plus élevés que des certificats émis par les banques"
habituellement, a expliqué la SEC.
Au total, 375 investisseurs ont été bernés depuis juillet 2004
pour un montant "d'au moins 68 millions de dollars", qui ont abouti
sur un compte américain, a précisé le régulateur dans un communiqué
diffusé sur son site.
Les sommes collectées servaient aux auteurs de l'escroquerie à
"s'enrichir personnellement et à payer leurs dépenses
personnelles".
Sur le modèle "Madoff"
Selon le gendarme de la Bourse, la fraude était orchestrée par
William Wise, en Caroline du Nord (sud-est) et Kristi Hoegel, en
Californie (ouest), à travers United Trust of Switzerland, société
basée à Genève, sa filiale Millenium Bank, basée dans les Caraïbes
et les deux sociétés américaines UT of S, LLC et Millenium
Financial Group.
Trois autres personnes sont poursuivies par la SEC pour avoir
participé à cette fraude pyramidale. D'une ampleur bien plus
modeste, le mécanisme démantelé présente le même principe que celui
utilisé par l'investisseur new-yorkais Bernard Madoff, dont la
fraude est estimée à 50 milliards de dollars: les rendements
étaient payés avec l'argent apporté par d'autres
investisseurs.
La SEC est accusée de ne pas avoir joué son rôle de régulateur et
d'avoir ignoré des alertes qui auraient pu permettre de démasquer
Bernard Madoff plus tôt. Elle a mis fin depuis le début de l'année
à plusieurs arnaques du même genre, dont la plus importante, après
celle de Bernard Madoff, est l'escroquerie de 8 milliards de
dollars montée par le financier texan Robert Allen Stanford.
ats/sbo