En février, les exportations nominales se sont établies à 14,37
milliards de francs et les importations à 13,63 milliards.
Le recul des exportations, l'un des moteurs de l'économie suisse,
ressort encore à 12,8% après correction du nombre de jours
ouvrables (pour mémoire, février 2008 comptait 29 jours). La baisse
en termes réels (corrigée de l'inflation) est ramenée à -11,8%, a
indiqué jeudi l'Administration fédérale des douanes (AFD) dans un
communiqué .
L'excédent de la balance commerciale a pour sa part fondu de
moitié, à 731 millions de francs. Le phénomène s'explique toutefois
par un facteur non récurrent, à savoir le boom des importations en
provenance du Vietnam d'ornements en or pour refonte.
Un "écroulement"
En cumulant les deux premiers mois de l'année, "le commerce
extérieur suisse s'est littéralement écroulé", écrit l'AFD. Les
exportations ont plongé de 14,2% (en termes nominaux bruts) à 28,93
milliards de francs, alors que les importations tombaient de 15,5%
à 26,21 milliards. La balance commerciale sur ces deux mois atteint
un excédent de 2,72 milliards, en légère hausse sur un an.
Toutes les branches exportatrices ont viré au rouge en février. La
métallurgie a été la plus secouée, avec un plongeon de 37%. Les
ventes de fer et d'acier, de même que d'aluminium, ont fondu de
moitié, en raison notamment de la chute des prix de 12%.
L'industrie textile et les matières plastiques se sont écroulées
toutes deux de 30%. Tandis que l'industrie des machines, celle du
papier et des arts graphiques ainsi que l'horlogerie ont fléchi de
22% à 26%.
Le chiffre d'affaires de la chimie et de l'industrie de
l'habillement a accusé un revers de 10%, celui des denrées
alimentaires, boissons et tabacs s'est replié de 7%. Les ventes
d'instruments de précision se sont, quant à elles, amenuisées de
6,5%.
Presque tous les continents touchés
Hormis l'Amérique latine (+0,7%), les exportations ont cédé du
terrain sur tous les continents. Le recul a été particulièrement
marqué en Océanie (-33,3%). L'Union européenne (-19,6%), l'Amérique
du Nord (-12%) de même que l'Asie (-11,6%) accusent aussi une
baisse à deux chiffres. L'Afrique essuie, elle, un repli de
4,9%.
Dans le détail, les produits suisses n'ont pas conquis les Russes,
avec une chute de 54%. Le chiffre d'affaires en Arabie Saoudite et
en Pologne a dégringolé respectivement de 41,7% et de 40,1%. Il
s'est contracté de 25% à 35% avec la Tchéquie, la Turquie,
l'Australie, Taiwan, la Grèce, le Canada, l'Inde et
Singapour.
A l'inverse, les exportations vers le Mexique (+42%) ont explosé.
Celles en direction du Portugal, de la Chine, du Japon, des Emirats
arabes unis et du Qatar ont augmenté de 6% à 12%. Corrigée des
jours ouvrables, la baisse des importations atteint encore 9%
(-1,6% en termes réels). La chute est notamment marquée pour les
matières premières et demi-produits (-30,5%) et les voitures neuves
(-27%). Les biens d'équipement (-19,8%) et les produits
énergétiques (+12,2%) ont courbé l'échine également. Seuls les
biens de consommation (+0,8%) ont progressé.
Les importations ont grimpé de 56,5% depuis l'Asie. Les livraisons
d'Amérique du Nord (-31,1%) et de l'Union européenne (-18%) ont, en
revanche, diminué fortement. Au niveau des pays, les envois de
Libye (-86,9%) et du Canada (-65,7%) se sont évaporés. Pour le
Royaume-Uni, l'Italie, les Etats-Unis, l'Allemagne et la France, la
baisse a oscillé entre 17% et 23%.
ats/ps/mej
L'horlogerie s'écroule elle aussi
Les exportations de l'industrie horlogère suisse ont chuté de 22,4% en février sur un an, pour tomber à 1,03 milliard de francs. Il s'agit de la deuxième baisse mensuelle consécutive de cette ampleur et de la quatrième contraction de suite. L'évolution de février vient renforcer une tendance observée depuis l'automne dernier sur fond de crise financière et économique.
En deux mois, la branche s'est ainsi contractée de 22%, constate jeudi la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) dans un commentaire. La variation annualisée n'indique plus qu'une croissance de 0,5% par rapport aux douze mois précédents.
L'an passé, les exportations de montres et aux autres produits dérivés ont atteint le montant record de 17 milliards de francs, malgré la dégradation survenue en fin d'année. A l'exception des montres en argent plaqué or (+34%), dont l'écoulement est faible, tous les autres types de produits ont subi de forts reculs des ventes par rapport à février 2008.
L'écoulement à l'étranger des montres en acier, qui représentent 38% du chiffre d'affaire à l'exportation, a diminué de 29% en valeur. Le recul est similaire en terme de nombre de pièces exportée, qui chute à 782,9 millions. En baisse de 32%, la chute des ventes est encore plus marquée pour les montres bimétalliques (12% du chiffre d'affaires février). Les montres en or (37% du chiffre d'affaires) ont subi un recul moins sévère (-8%).
Les exportations de montres-bracelets ont atteint au total 955,1 millions de francs (-22%). Par rapport à février de l'année précédente, les ventes ont diminué de moitié pour les garde-temps d'un prix de 500 à 3000 francs. Les exportations ont régressé d'un tiers dans la gamme de 200 à 500 francs. Les montres de plus de 3000 francs ont mieux résisté ( 6,6% en valeur).
A l'exception de l'Italie (+2,4%), la valeur des exportations vers les principaux pays demandeurs a régressé. Le recul est sévère pour les ventes aux Etats-Unis (-47,5%) et au Japon (-13,5%), alors qu'il est moins marqué pour les produits destinés à Hong Kong (-4,4%), à la France (-6,4%) et à l'Allemagne (-5,5%).