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L'année-charnière 2019 s'annonce difficile pour l'automobile en Europe

Le virage vers l'électrique se fait de plus en plus sentir au Salon de l'auto de Genève. [Keystone - Sandro Campardo]
L'année s'annonce difficile pour l'industrie automobile, notamment en Europe / La Matinale / 1 min. / le 19 mars 2019
Les ventes de voitures sont en constant repli depuis six mois en Europe. Les constructeurs ont entamé leur transition vers l'électrique mais devront convaincre les futurs acheteurs.

Les immatriculations de voitures neuves en Europe se sont encore contractées de 1% en février dernier, par rapport à février 2018 selon les chiffres publiés par l'Association des constructeurs européens d'automobiles. Il s'agit du sixième mois consécutif de repli, avec une moyenne mensuelle de -3%, depuis le début de cette année, alors même que l'association tablait sur une hausse de 1% pour cette année. Les chiffres s'avèrent donc largement en dessous de la tendance escomptée.

A plein pot vers la motorisation électrique

Ces difficultés sont dues en partie aux nouvelles normes d'émissions de CO2 qui entrent en vigueur l'année prochaine en Europe. Pour s'y conformer, les constructeurs doivent électrifier leur gamme rapidement et investir massivement dans ce secteur.

Et les constructeurs seront en partie prêts, puisqu'on assiste à un grand nombre de lancements de véhicules - en particulier en Europe - dans ce domaine. Le problème, souligne Laurent Petizon, en charge du secteur automobile chez Alix Partners, "est de savoir si les clients vont acheter ce type de véhicules qui sont beaucoup plus chers et qui présentent beaucoup de contraintes.", Or, remarque ce spécialiste mardi dans La Matinale, "le calendrier paraît extrêmement serré pour arriver à la fois à sortir les véhicules et à les vendre en masse d'ici 2020-2021."

Environnement versus emploi

Pour l'acheteur d'un véhicule électrique, les critères déterminants restent le prix, l'autonomie et la disponibilité des bornes de recharge. Les constructeurs n'ont donc pas toutes les cartes entre les mains. Et face à des contraintes nécessaires pour protéger l'environnement, ils mettent en avant les risques pour l'emploi.

"On voit déjà, avec la chute du diesel, des impacts concrets sur l'emploi - en particulier en Allemagne et en France", constate Laurent Petizon. "Et ce n'est que le début, puisque l'électrification concerne un tiers de la valeur ajoutée du véhicule - moteur, boîte de vitesses, échappement, etc... Si on doit changer tout ça, c'est effectivement un impact social très important pour un secteur qui représente une quinzaine de pour cent des emplois dans les plus grands pays producteurs de véhicules comme l'Allemagne ou la France."

A cela s'ajoute une difficulté supplémentaire pour cette industrie: les Etats-Unis menacent toujours d'imposer de nouveaux tarifs douaniers aux constructeurs européens.

Cléa Favre/oang

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