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CO2: l'industrie automobile peut mieux faire

La circulation est très difficile entre Vevey et Lausanne.
Les voitures européennes sont encore trop polluantes, selon l'étude.
Les constructeurs automobiles européens ne réduisent pas assez vite leurs émissions de CO2 pour tenir les objectifs visés par l'UE, accuse une étude publiée cette semaine.

Ce texte paraît en plein débat au Parlement européen sur la
contribution du secteur à la lutte contre le réchauffement
climatique.

Toujours insuffisant

Le groupement européen Transport & Environnement - une
cinquantaine d'organisations militant pour des transports
respectueux de l'environnement - a rassemblé les données 2007 des
fabricants de 18 pays de l'UE (les 15 plus anciens + la Hongrie, la
Lituanie et la Slovénie).



D'après cette étude, les véhicules vendus l'an dernier en Europe
émettaient encore en moyenne 158 grammes de CO2 par kilomètre,
contre 160 en 2006.



C'est «toujours insuffisant, et de loin, pour atteindre les
objectifs climatiques» que la Commission européenne veut imposer au
secteur d'ici 2012, dénonce le groupe de pression. Pour s'y tenir,
les constructeurs devraient encore réduire leurs émissions de CO2
de 17% d'ici 2012, ce qui semble impossible à leur rythme
actuel.

Vaste plan européen

L'UE s'est fixée un vaste plan climatique visant à réduire de
20% ses émissions totales de gaz à effets de serre d'ici 2020 par
rapport à leur niveau de 1990. L'effort ne peut épargner les
transports, responsables de presque un tiers des émissions de CO2
de l'UE.



Les Européens devront consommer moins de carburant, un argument
crucial quand les prix pétroliers flambent et que l'Europe veut
réduire sa dépendance énergétique, notamment de la Russie. Les
automobiles devront être plus vertes. Bruxelles a proposé en
décembre de limiter leurs émissions à 120 grammes de CO2 en moyenne
par kilomètre, à partir de 2012 et sous peine de sanctions
financières.

Critiques allemandes

Les constructeurs auraient chacun un objectif spécifique, mais
devraient en moyenne réduire les émissions moteur à 130 grammes,
les 10 autres grammes étant gagnés par d'autres moyens:
amélioration des pneumatiques, recours accru aux
biocarburants...



L'Allemagne, dont les grosses BMW et Porsche sont bien plus
polluantes que les petites françaises et italiennes de Renault ou
Fiat, avait immédiatement dénoncé une attaque contre son industrie.
Un compromis franco-allemand trouvé en juin, et devant toujours
être entériné par les autres Etats membres, prévoit finalement
d'assouplir le système des amendes et de donner plus de temps aux
constructeurs pour mettre tous leurs véhicules aux normes.



Certains eurodéputés semblent également favorables à des mesures
moins contraignantes, au grand dam des associations
écologistes.



afp/cht

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Quels objectifs pour chaque constructeur?

Une autre question en suspens est la détermination des objectifs spécifiques de chaque constructeur.

Bruxelles veut autoriser davantage d'émissions pour les véhicules plus lourds, une méthode potentiellement contre-productive.

Elle «punit la réduction du poids» des véhicules qui est pourtant un des meilleurs moyens de réduire la consommation de carburant et donc les émissions de CO2, critique ainsi Transport & Environnement.

Or les constructeurs de grosses berlines sont ceux qui ont encore le plus de progrès à faire, selon l'étude de la fédération.

Avec 181 grammes de CO2 par kilomètre, l'allemand Daimler était l'an dernier le constructeur le plus polluant d'Europe, et aussi l'un des plus éloignés de son objectif pour 2012 puisqu'il doit d'ici là réduire ses émissions de 24 %.

Des chiffres à comparer à ceux du français PSA qui, avec 141 grammes de CO2 se trouvait à seulement 10 % de son objectif.