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L'économie suisse s'est repliée comme jamais

BNS
Le PIB de la Suisse a reculé au quatrième trimestre de 1,9%.
L'économie suisse ne s'est jamais autant repliée qu'au 4e trimestre 2008. Le Produit intérieur brut (PIB) y a affiché une croissance annualisée négative de 1,9%, a annoncé lundi le président de la BNS, Jean-Pierre Roth.

Lors des deux premiers trimestres, la croissance annualisée du
PIB s'est inscrite à 1,3%, puis elle s'est réduite à 0,1% de
juillet à septembre, selon le texte écrit du discours de
Jean-Pierre Roth tenu lundi soir devant le Club économique
germano-suisse à Francfort-sur-le-Main (D).



En comparaison trimestrielle, l'économie helvétique s'est ainsi
repliée de 0,5 au cours de trois derniers mois de 2008, a expliqué
à l'AFP Bernard Lambert, économiste à la Banque Pictet &
Cie.

Sauvetage de l'UBS défendu

Le président sortant de la Banque nationale suisse (BNS) a aussi
défendu le plan de sauvetage de l'UBS. En reprenant les actifs
toxiques du numéro un bancaire suisse pour les transférer dans le
fonds de stabilisation créé par la BNS à cet effet (SNB-StabFund),
l'Etat suisse a assumé ses responsabilités nationales et
internationales, a ajouté Jean-Pierre Roth qui quittera la
présidence de l'insitut d'émission à la fin de l'année.



«Pour l'heure, la création du SNB-Stabsfund constitue de manière
générale un succès». Très compétitivité, l'économie suisse ne
souffre pas de problèmes structurels, a poursuivi le Valaisan. La
Suisse se présente face à la crise dans un état robuste. De plus,
aucune poussée de fièvre immobilière n'a été observée et le pays
dispose d'un budget équilibré.

Reprise incertaine

Reste que la Suisse souffre du poids de la crise des grandes
banques, du recul de ses exportations et du renchérissement du
franc au regard de l'euro, a dit Jean-Pierre Roth. La situation est
comparable à celle de l'Allemagne. Mais outre-Rhin, le climat de
consommation est plus mauvais qu'en Suisse. La consommation privée
constitue le plus important soutien à la conjoncture dans les deux
pays.



Selon Jean-Pierre Roth la reprise dépendra de l'évolution de
l'économie américaine. Celle-ci devrait s'améliorer dès que les
consommateurs et les investisseurs auront retrouvé la confiance à
la faveur de l'assainissement du secteur financier et que les
mesures étatiques auront fourni une impulsion pour l'ensemble de
l'économie mondiale.



ats/ant

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La Suisse fait mieux que ses voisins

"C'est plutôt une bonne nouvelle par rapport à la zone euro", qui a vu son PIB baisser de 1,5% au dernier trimestre, a souligné Bernard Lambert, l'économiste de la banque Pictet.

Il ajoute que "la Suisse est clairement récession et le premier trimestre (2009) sera aussi négatif".

Pour l'économiste, "la Suisse pourrait traverser la phase (de crise économique) avec une dégradation moins dramatique" que ses voisins, son PIB atteignant 1,8% en moyenne annuelle en 2008, contre 0,7% dans la zone euro.

Le Secrétariat d'Etat à l'Economie doit publier mardi les chiffres officiels de la croissance au quatrième trimestre, confirmant que la Confédération a été rattrapée par la crise économique mondiale.