AIG aurait donc versé cette année 53 millions de dollars de plus
que prévu aux responsables de ses activités financières, malgré ses
pertes historiques l'an dernier. L'assureur a été la cible de vives
critiques, notamment du président Barack Obama, pour avoir accordé
de généreuses primes après avoir bénéficié d'un plan fédéral de
renflouement de plus de 170 milliards de dollars.
Un bonus de 6,4 millions accordé
Les documents, qui ont été
remis à la justice, montrent que 73 employés d'AIG ont bénéficié
d'au moins un million de dollars de primes. Cinq d'entre eux ont
reçu plus de quatre millions de dollars.
D'après un journal américain, le gouverneur républicain du
Connecticut a précisé de son côté que l'un des cadres d'AIG,
Douglas Poling, avait reçu une prime de 6,4 millions de dollars, le
bonus le plus important versé par l'assureur, mais qu'il allait
rendre cet argent à la demande de l'entreprise.
Un scandale retentissant
Les primes versées par AIG font l'objet d'un scandale
retentissant aux Etats-Unis, alors que Washington a injecté 170
milliards de dollars pour sauver le groupe de la faillite, dans un
contexte de crise économique majeure.
L'affaire a poussé la Chambre des représentants américaine à
préparer un texte visant à interdire le versement de bonus pour les
sociétés qui ont été aidées par l'Etat (lire ci-contre). Samedi,
une cinquantaine de membres d'un petit parti du Connecticut ont
organisé une tournée de protestation en autocar, baptisée "Le style
de vie des riches et infâmes", les menant du siège d'AIG aux
résidences privées de responsables de l'assureur afin de protester
contre l'octroi de ces primes.
Cet argent "ne représente peut-être pas grand-chose pour AIG et
ses dirigeants. Mais pour les familles du Connecticut qui se
battent pour joindre les deux bouts (...), cela ferait un bien
énorme", ont écrit ces militants dans une lettre ouverte aux
responsables d'AIG.
agences/cer
Un texte de loi en préparation
La Chambre des représentants américaine a annoncé vendredi la préparation d'un projet de loi pour interdire aux sociétés ayant touché des fonds publics d'octroyer à leurs cadres des primes "non fondées sur la performance".
Dans la foulée du scandale des primes accordées aux cadres de l'assureur américain AIG, la commission des Services financiers de la Chambre va entreprendre l'examen du texte dès mercredi, a-t-on appris.
La Chambre dans son ensemble pourrait se prononcer sur le projet de loi dès la semaine suivante, selon la même source.
Selon une première ébauche du texte, le Congrès devra "interdire les versements déraisonnables et excessifs et ceux non fondés sur des critères de performance" dans les sociétés ayant touché des fonds publics.
Ceci devrait s'appliquer quelle que soit la date à laquelle les bénéficiaires de fonds publics se sont engagés par contrats à verser des primes à leurs salariés, selon le projet de loi.