Edipresse a plongé dans les chiffres rouges au 1er semestre avec
une perte nette de 3,25 millions de francs. Dans le communiqué du plus grand éditeur de
Suisse romande (24 Heures, Le Matin, Tribune de Genève et Le
Temps), le chiffre d'affaires publié mardi ressort en forte
contraction avec un montant de 91,3 millions de francs, contre 173
millions au premier semestre 2008.
Le groupe Edipresse, qui sera repris par étapes d'ici 2013 par le
groupe alémanique Tamedia, invoque notamment la baisse des recettes
publicitaires et souligne qu'il avait enregistré une rentrée
exceptionnelle de 20 millions de francs l'an dernier avec la vente
de sa filiale portugaise.
Edipresse précise que son chiffre d'affaires publié inclut
désormais toutes les activités magazines d'Edipresse, mais plus les
activités suisses, en raison de l'accord signé avec Tamedia. Ces
entités sont toutefois encore entièrement sous contrôle de
l'éditeur en 2009.
Les ventes reflètent les revenus des activités magazine au niveau
international (Europe de l'Est, Asie et Espagne) ainsi que celles
du pôle luxe et de Bilan. Sur base comparable (périmètre et taux de
change), elles laissent apparaître un recul d'un cinquième, soit de
36 millions de francs.
Recettes publicitaires en chute
La baisse du chiffre d'affaires s'explique principalement par la
chute des recettes publicitaires, un facteur qui pénalise
lourdement le secteur dans son ensemble en Suisse. En y intégrant
les activités suisses, il atteindrait 265 millions de francs, une
somme en diminution de 120 millions sur un an.
La perte nette est elle à comparer à un bénéfice net de 24
millions de francs au premier semestre 2008. La performance d'alors
incluait un gain exceptionnel de 20 millions, provenant de la
cession de la filiale portugaise. Ce qui signifie que les -3,25
millions sont à mettre en parallèle avec un bénéfice de 4
millions.
Nouvelles acquisitions
Edipresse ne se risque à aucune prévision pour la fin de l'année
et même 2010, au vu de l'ampleur de la crise qui affecte le secteur
des médias. Le groupe de presse vaudois n'entrevoit en tout cas pas
encore un retournement positif des marchés publicitaires.
Avec la vente de ses activités suisses au groupe zurichois
Tamedia, Edipresse se redéploiera ces trois prochaines années. Les
magazines devraient ainsi réaliser une marge opérationnelle
positive dès 2010, sous réserve d'une stabilisation de la
conjoncture. Edipresse entend aussi compléter par des acquisitions
ciblées ses parts de marché, notamment en Europe de l'Est et en
Asie, et développer sa présence sur internet.
ats/ap/bri
Intégration à Tamedia
Le groupe veut réussir l'intégration de ses activités suisses dans Tamedia, dont la vente est encore soumise à l'aval de la Commission de la concurrence (Comco).
L'éditeur lausannois ambitionne d'optimiser début 2013 la cession de la dernière tranche (de 49,9%) de ses activités suisses à Tamedia. Sous réserve pour l'heure encore de la décision de la Commission de la concurrence (Comco), attendue d'ici la fin de l'automne 2009.
La valeur de l'opération dépendra des résultats futurs de l'activité vendue. L'argent doit servir à rembourser l'ensemble des dettes et à disposer de liquidités.
Les activités bientôt cédées à Tamedia affichent un chiffre d'affaires semestriel en recul de 18% à 173,6 millions de francs. Le résultat opérationnel est resté positif à 22,5 millions (-14 millions), au prix de «très gros efforts sur les coûts».
Edipresse avait annoncé en août 2008 un plan d'économie de 20 millions sur deux ans. Cinquante emplois sont déjà passés à la trappe. Des mesures d'économies supplémentaires seront envisagées si la situation économique continue à se dégrader, a indiqué le directeur financier Michel Preiswerk, interrogé par l'ATS.
Impressum ne veut plus de licenciements
Impressum ne veut pas de licenciements supplémentaires chez Edipresse.
Les activités suisses, qui seront cédées à Tamedia, finissent le semestre sur un résultat opérationnel positif de 22,5 millions de francs malgré la crise, souligne le syndicat de journalistes.
«Cela montre que les gros efforts consentis par le personnel - et les licenciements - ont payé. Ça suffit. Ce résultat positif doit permettre de préserver les emplois pour le reste de la crise», a déclaré Dominique Diserens, secrétaire centrale d'Impressum, interrogée par l'ATS.