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Le groupe Tamedia supprime 79 emplois

Le "Bund" de Berne semble sauvé.
Le "Bund" de Berne semble sauvé.
Le groupe de presse zurichois Tamedia supprime 57 emplois dans les rédactions et imprimeries du groupe "Tages-Anzeiger". Il a aussi annoncé jeudi que l'édition du quotidien bernois "Der Bund" se poursuit, mais il y supprime 22 emplois.

Espace Media, qui appartient au groupe Tamedia, va poursuivre
l'édition du "Bund" qui collaborera "étroitement" à partir de
l'automne avec le "Tages-Anzeiger", a indiqué jeudi le groupe de
presse zurichois.



La collaboration vise à renforcer les deux titres, selon Tamedia.
Cette réorganisation se traduit par la suppression de 57 emplois au
"Tages-Anzeiger", dont 7 à l'impression du journal.

Rédaction commune au Palais fédéral

Le "Bund" sera responsable de la
rédaction commune aux deux titres au Palais fédéral. Il mettra à
disposition du quotidien zurichois une sélection de pages
économiques, culturelles et spéciales.



En contrepartie, le "Bund" obtiendra du "Tages-Anzeiger" des
contenus suprarégionaux. Les informations sportives seront
élaborées en commun par les deux rédactions. Arthur Vogel,
rédacteur en chef du "Bund" depuis 2007, reste en fonction.



La collaboration avec le "Tages-Anzeiger" a pour objectif de
réduire les pertes actuelles du "Bund" pour parvenir à moyen terme
à un résultat équilibré. Le prix de l'abonnement sera relevé afin
"d'améliorer les perspectives économiques" du quotidien
bernois.

Du changement au "Tagi"

La réorganisation du "Tages-Anzeiger" se traduit par la
suppression de 50 postes à plein temps à la rédaction. Des départs
à la retraite anticipée sont prévus. La présentation du journal
"doit être fortement améliorée" dès l'automne.



Le "Tagi" comptera quatre cahiers. Cette nouvelle présentation
provoque la suppression de sept emplois à plein temps dans
l'impression du journal. Des départs à la retraite anticipée sont
là aussi prévus.



Les collaborateurs et pigistes du "Tages-Anzeiger" et du centre
d'impression concernés bénéficieront d'un plan social, ajoute
Tamedia. Des entretiens avec le comité du personnel sont en
cours.



agences/boi

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Satisfaction à Berne

Berne, les réactions à l'annonce du renforcement de la collaboration entre les quotidiens "Bund" et "Tages-Anzeiger" sont globalement positives.

Pour le comité "Sauvez le Bund", le plus important était d'éviter un monopole de la presse à Berne.

Co-président du comité de soutien, le conseiller d'Etat bernois Werner Luginbühl s'est réjoui du maintien du "Bund" dans le paysage médiatique suisse.

La majorité des 16'000 membres du comité "Sauvez le Bund" étaient opposés à une fusion entre ce titre et l'autre quotidien bernois, la "Berner Zeitung".

Satisfaction également du maire de Berne Alexander Tschäppät qui relève que la ville fédérale comptera toujours deux titres aux rédactions indépendantes.

L'élu déplore toutefois la suppression de 19 postes au sein du "Bund".

Les syndicats fâchés

Le syndicat Impressum dénonce la stratégie de Tamedia, "favorable uniquement aux actionnaires". Selon lui, les licenciements auraient pu être évités en versant à un fond de réserve un tiers des dividendes distribués.

Comedia se dit lui "consterné" et dénonce les suppressions de postes dans les deux titres. Le "Bund" perdra un tiers de ses effectifs et le "Tages-Anzeiger" presque un quart, constate le syndicat qui exige un plan social "proportionnel aux capacités financières de Tamedia".

Et de regretter que "les deux journaux paraîtront sous deux titres différents mais avec le même contenu".