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"Patek Philippe n’est pas à vendre", selon son président Thierry Stern

Baselworld, le salon horloger qui bruisse de rumeurs
Baselworld, le salon horloger qui bruisse de rumeurs / 12h45 / 2 min. / le 23 mars 2019
Comme chaque année, les bruits de couloir animent les discussions au Salon de l’horlogerie Baselworld. Au centre des rumeurs cette semaine, le genevois Patek Philippe, qui serait prêt à vendre.

Avec des dizaines de milliers de professionnels réunis au même endroit, le plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie est un terreau fertile aux rumeurs.

Celle de la mise en vente de Patek Philippe court depuis que l’agence Bloomberg a lancé en janvier ces spéculations, en citant des analystes de Berenberg.

"Non, Patek Philipp n’est pas à vendre", a affirmé Therry Stern à la RTS, quatrième génération à la tête de l’entreprise.

La marque genevoise fondée en 1839 est propriété de la famille Stern depuis 1932.

Brisant le silence médiatique qui règne sur la question depuis deux mois, son président raconte, pour faire taire le potin, que "cela fait plus de 20 ans que c’est à vendre. Mon père me disait déjà que cette rumeur revient chaque année à Bâle".

Rares indépendants

Si ces bruits de couloirs feutrés reviennent si souvent, c’est parce que Patek Philippe est l’une des rares grandes maisons horlogères, avec Audemars Piguet et Chopard, qui soit encore en mains familiales.

Avec un chiffre d’affaires de 1,35 milliard de francs l’an dernier, Patek Philippe fait partie des sept marques horlogères qui ont dépassé le milliard de francs de chiffre d’affaires, selon le rapport annuel sur l’industrie horlogère de Morgan Stanley.

Rolex, l’acheteur idéal

Face à Patek Philippe, le tumulte du Salon bâlois indique un repreneur idéal: Rolex.

"Rolex et Patek Philippe partagent énormément de valeurs dans le monde de l’horlogerie. Quand on parle avec des employés de l’une ou l’autre maison, ils disent toujours qu’ils pourraient travailler pour l’autre", analyse Valère Gogniat, spécialiste de l’horlogerie au journal Le Temps.

Les analystes financiers estiment la valeur de Patek Philippe à au moins 5 milliards de francs. Une somme qui limite le nombre de repreneurs potentiels.

"Rolex pourrait être un repreneur potentiel. Sinon il y a aussi Richemont ou LVMH qui ont assez d'argent. Mais l'argent seul ne suffit pas", estime René Weber, analyste à la banque Vontobel.

En clair, un mariage genevo-genevois serait idéal pour assurer l’avenir de Patek Philippe. Et la noce serait assurément royale, entre la couronne et les 4 fleurs de lys de la croix de calatrava.

Nicolas Rossé

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