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UBS: une assemblée pour tourner la page

Kaspar Villiger a été choisi par l'UBS pour remplacer Peter Kurer.
Le discours de Kaspar Villiger sera le plus attendu mercredi.
L'UBS entrera dans une nouvelle ère mercredi à l'issue de son assemblée générale à Zurich. Kaspar Villiger prendra les rênes d'un conseil d'administration remanié pour redorer le blason du numéro un bancaire suisse. A la veille de cette réunion, le titre s'est envolé à la bourse suisse.

En élisant Kaspar Villiger et trois autres nouveaux
administrateurs dans l'organe de surveillance de l'UBS, les
actionnaires tourneront définitivement la page des années Ospel.
Sur un total de douze membres, le conseil d'administration ne
comptera plus que trois personnalités en poste depuis plus de deux
ans, notamment le vice-président Sergio Marchionne.



Peter Kurer, président depuis à peine un an et dernier garant de
l'ère Marcel Ospel, a jeté l'éponge face aux pressions liées à son
implication dans les déboires actuels de la banque. Son départ
s'accompagne de ceux d'Ernesto Bertarelli, qui arrête après sept
ans dans le conseil, de Gabrielle Kaufmann-Kohler et de Joerg
Wolle, qui eux siégeaient depuis 2006.

Nouvelles têtes

Trois personnalités dont les compétences sont reconnues font
elles leur entrée à la direction de numéro un bancaire suisse: Ann
Godbehere, Michel Demaré et Axel Lehman. Ann Godbehere a dirigé les
finances de Swiss Re de 2003 à 2007, Michel Demaré est l'actuel
chef des finances d'ABB et le Suisse Axel Lehman est responsable
des risques chez Zurich Financial Services.



Leur expérience ne sera pas de trop pour redresser l'institution
mise à mal par la crise des subprimes et qui sans le plan de
sauvetage de la Confédération n'en mènerait pas large. L'UBS a
inscrit une perte abyssale de 20,9 milliards de francs en 2008 et
s'est empêtrée dans des problèmes judiciaires aux Etats-Unis, où
elle est accusée d'avoir aidé des clients à frauder le fisc.

Discours attendus

Le discours de Kaspar Villiger sera très attendu. L'ancien
conseiller fédéral ne s'est pour l'heure pas vraiment exprimé sur
ses intentions. Beaucoup d'espoirs sont placés dans le couple que
le politicien plutôt discret forme avec le bouillant Oswald Grübel,
patron depuis un mois et demi à la tête de la banque.



Une intervention de ce dernier devant les actionnaires pourrait
fixer la ligne qu'entend suivre la nouvelle équipe. Fort de son
expérience bancaire de 40 ans, l'ancien directeur et redresseur du
Credit Suisse pourrait annoncer des mesures radicales. Les
observateurs prêtent à Oswald Grübel une restructuration passant
par des milliers de suppressions d'emplois (voir
ci-contre)
.

Hausse du capital?

Si les actionnaires se préparent à faire
connaissance avec les nouveaux décideurs de leur banque, ces
élections ne constituent pas le seul morceau de choix de
l'assemblée générale de mercredi, la cinquième depuis avril
2008.



Une nouvelle fois, ils sont appelés à augmenter le capital de la
banque. La direction propose la création d'un capital conditionnel,
qui permettrait le cas échéant de satisfaire rapidement ses
obligations envers la Banque nationale suisse dans le cadre de la
reprise par celle-ci d'actifs illiquides. Son montant portera sur
un maximum de 10 millions de francs pour un total de 100 millions
d'actions.



Les actionnaires se prononceront aussi sur la création d'un
capital autorisé, donnant davantage de flexibilité à l'UBS pour
lever des capitaux sur les marchés financiers. L'opération porte
sur un montant maximal de 29,3 millions de francs.

Nouvelles suppressions d'emplois?

A la veille de l'assemblée générale, de nouvelles rumeurs
circulent sur de massives suppressions d'emplois au sein de la
banque, qui emploie actuellement quelque 75'000 personnes. Le
nouveau patron Oswald Grübel a déjà souvent répété que le groupe
devait absolument continuer à réduire ses coûts.



Selon une partie de la presse suisse, UBS, qui a déjà biffé des
milliers d'emplois l'an dernier, pourrait annoncer très
prochainement qu'elle en supprimera encore plusieurs milliers dans
le monde, notamment en Suisse. La Sonntagszeitung table ainsi sur
un scénario catastrophe de 10'000 départs. Contactée par l'agence
AFP, l'UBS n'a pas souhaité réagir à des "spéculations".



agences/boi/sbo

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Envol de l'action en bourse

L'action UBS s'est envolée mardi à la Bourse suisse.

Son cours était stimulé par les résultats étonnamment bons de la banque américaine Goldman Sachs et par les rumeurs de suppressions d'emplois.

Le titre a atteint jusqu'à 13,38 francs (+16%) vers 12h30.

A la clôture, l'action de la première banque suisse gagnait encore 15,39% à 13,27 francs.

De son côté, l'indice SMI a terminé en hausse de 0,57%.

Un ancien cadre UBS en détention

Un ancien cadre de la filiale UBS à Olten est en détention préventive. Il est soupçonné d'avoir détourné plus d'un million de francs. La banque l'a licencié avec effet immédiat et a déposé une plainte pénale.

L'ancien cadre de la grande banque est en détention provisoire depuis fin mars, a précisé mardi Sabine Husi, adjointe du Procureur général du canton de Soleure, confirmant une information du «Oltner Tagblatt».

Une procédure pour détournement et faux dans les titres a été ouverte. En l'état actuel de l'enquête, le délit porte sur plus d'un million de francs. Le nombre de personnes lésées n'est pas encore déterminé.

Selon le journal zurichois, l'homme de 40 ans gérait au sommet de son activité un portefeuille de quelque 600 clients.

Porte-parole d'UBS, Rebeca Garcia a confirmé que le collaborateur concerné avait été licencié avec effet immédiat en février dernier et qu'une plainte pénale avait été déposée. Il s'agit d'un ancien cadre du rang d'un directeur.