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Bobst fait face à la pire crise de son existence

Face à la crise, le groupe vaudois a supprimé des centaines de postes en 2009.
Des centaines d'emplois devraient encore passer à la trappe.
Bobst affronte la crise la plus sévère de son histoire. Le groupe vaudois, leader mondial des machines d'emballage, a essuyé une perte nette de 70,2 millions au premier semestre. Il veut se restructurer dans le but d'économiser 100 millions de francs.

Sanction en Bourse

A la Bourse suisse, le titre a dégringolé mercredi de 11% à
l'ouverture, avant de se reprendre après le premier choc
passé.



Les analystes ont salué le train de mesures mis en place mais ont
été surpris par la perte annoncée, trois fois plus grande que
prévue.



Vers 14h45, l'action nominative Bobst s'échangeait à 39,20 francs,
5,7% en-dessous de son cours de clôture de la veille, dans un
marché SPI en repli de 1,4%.

Au premier semestre, le chiffre d'affaire a plongé de 39,8% pour
s'établir à 465,6 millions de francs. «Cette baisse est très, très
importante, mais ce n'est pas particulier à Bobst», a déclaré
mercredi devant la presse le directeur général, Jean-Pascal Bobst.
Le nouveau patron reste confiant en la solidité de son
groupe.



D'ici 2011, un train de mesures «énergiques» devrait permettre de
retrouver la rentabilité. «Nous ne baissons pas les bras. Nous
continuons à promouvoir l'innovation et misons sur une croissance»,
a-t-il dit.



Les trois domaines d'activités de Bobst ont souffert: la boîte
pliante, les matériaux flexibles et, plus nettement encore, le
carton ondulé. Toutes les régions sont touchées, mais surtout
l'Europe et l'Amérique, les principaux marchés du groupe.

Des centaines de postes vont encore disparaître

Pour faire face à la crise, le groupe a réduit ses effectifs à
5708 personnes (-231). En tenant compte des intérimaires, cela
représente 426 équivalents temps plein (ETP) en moins (-7%), a dit
Christian Budry, chef des finances. A Lausanne et Mex (VD), cela
correspond à 65 personnes et 214 ETP (intérimaires compris) en
moins.



A ce jour, Bobst ne prévoit pas de licenciements massifs, mais
«quelques centaines de postes» vont encore disparaître. Partout où
cela est possible, le chômage partiel est utilisé. «C'est notre
philosophie: nous voulons garder le plus longtemps possible nos
compétences», a expliqué Jean-Pascal Bobst.

Synergies à l'étude

Pour redresser la barre, le spécialiste de l'emballage lance un
«programme ambitieux» de retructuration et d'économies à 100
millions à réaliser en 18 mois, soit d'ici fin 2010.



Bobst conservera ses trois domaines d'activité, mais il va
combiner ses lignes de produits pour réaliser un maximum de
synergies. Deuxième axe, le groupe veut gagner de nouveaux segments
de marché, notamment dans les pièces de rechange et les services,
ainsi que sur les marchés émergents en Asie.



Enfin, une simplification de l'organisation est au menu. «Nous
avons les moyens techniques, humains et financiers de sortir plus
forts de cette crise», a assuré le CEO. La restructuration
nécessitera des coûts non récurrents de 70 millions de
francs.



ats/bri

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Perspectives mitigées

Le groupe s'attend à inscrire une perte nette sur l'entier de l'exercice en cours. Il avait encore dégagé un bénéfice de 86 millions de francs l'an dernier.

La deuxième partie de l'année étant traditionnellement meilleure chez Bobst, le groupe s'attend à un chiffre d'affaire de 640 millions de francs au deuxième semestre.

Au final, le chiffre d'affaires annuel devrait s'élever à 1,1 milliard de francs, un résultat juste en-dessous du scénario le plus bas annoncé en mars.

Le groupe ne s'attend pas à une reprise rapide de l'économie, ce qui freine les entrées de commandes des clients. Un léger mieux est toutefois perceptible en juillet et en août: prudent, Jean-Pascal Bobst n'y voit pas une «tendance», simplement un «rattrapage».