Tout moyen confondu, le coût des transports a atteint près de 90 milliards de francs en 2015, ce qui représente environ 11'000 francs par habitant, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiés mardi.
Le transport aérien a connu la plus grande augmentation sur cinq ans (14%), principalement à cause de la forte croissance du nombre de passagers. Juste derrière, on trouve le rail, dont les coûts ont augmenté de 12% entre 2010 et 2015.
En cause, selon l'OFS, les gros investissements réalisés pour le rail. "C'est, d'une part, l'extension de la desserte, et donc de la densification de l'horaire. Mais c'est aussi les investissements dans les moyens de transport et dans l'infrastructure ferroviaire, par exemple les voies alpines. Le train est un transport public, il y a une notion de desserte et de service public, et le service public a un certain coût", explique Marc Gindraux, chef de la division territoire et environnement, dans le 12h30 de la RTS.
L'ère du tout-électrique est pour demain
"Dans le système économique, comme on est sur une planète et avec des distances, le corollaire de l’échange, c’est les transports et la communication, donc les transports font de manière consubstantielle partie de la facture et du dynamisme économique", a commenté le géographe Pierre Dessemontet, interrogé dans le 19h30.
Le spécialiste estime que l'ère du tout-électrique dans le domaine des transports est pour demain: "La grande bascule, on peut l’imaginer d’ici 10 à 15 ans. D'ici 10 ans, on devrait avoir la majorité des immatriculations qui sont en véhicules électriques et d’ici 15 ans, la majorité du parc. On peut dire qu’au milieu des années 2030, nous aurons probablement basculé vers l’électrique. »
L'usager met davantage la main au porte-monnaie
Et en cinq ans, la part du transport ferroviaire financée par la Confédération, les cantons et les communes a baissé. En conséquence, l'usager a davantage mis la main au porte-monnaie, avec, selon l'OFS, une hausse du prix des billets.
"L'usager des transports ferroviaires a davantage participé aux coûts qu'il engendre. Maintenant, il faut aussi remettre le transport ferroviaire dans le contexte général du train, où on voit que l'usager couvre environ 45% des coûts, alors qu'un usager de la route couvre 86% des coûts qu'il génère", précise Marc Gindraux.
La voiture, transport le plus onéreux
La voiture reste encore et toujours le moyen de transport qui entraîne le plus de dépenses en Suisse. Et de loin! La route représente en effet plus du trois quarts du coût total des transports (86%, soit un peu plus de 71 milliards de francs).
Le transport routier motorisé est, en grande majorité, financé par les usagers. En 2015, les Suisses ont dépensé au total plus de 26 milliards de francs pour acheter, exploiter et entretenir leur voiture.
Mais la route a aussi un coût important pour la collectivité, lié aux infrastructures, aux accidents mais aussi aux dommages causés à l'environnement et à la santé.
Sujet radio: Romain Bardet
Réalisation web: Jessica Vial
Un quart du coût des transports pour les marchandises
Autre chiffre: près de 21 milliards de francs ont été dépensés en 2015 pour le transport de marchandises en Suisse. C'est un quart du coût total des transports dans le pays, constate l'Office fédéral de la statistique.
Ces coûts ont progressé de 9% par rapport à la précédente étude menée 5 ans plus tôt.
Ce chiffre prouve donc que les marchandises circulent toujours majoritairement via la route en Suisse. En effet, la route représente 90% des dépenses au niveau de l'acheminement de ces marchandises.