A la fin du mois, 134'713 sans emploi étaient inscrits auprès
des offices régionaux de placement (ORP), soit 2311 de plus qu'en
février, a annoncé jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie
(SECO).
Hausse du nombre de chômeurs
Par rapport à mars 2008, le nombre de chômeurs a augmenté de
30'936 personnes ou 29,8%. Il faut remonter à avril 2006 pour
trouver un taux de chômage plus élevé, en l'occurrence 3,5%.
Et comme jusqu'ici, le chômage touche davantage la population
étrangère que les ressortissants suisses, avec des taux de
respectivement 6,9% et 2,4%. En mars, 61'289 sans emploi étrangers
étaient inscrits auprès des ORP, soit 45,5% de l'ensemble des
chômeurs.
Le nombre des chômeurs de longue durée, à la recherche d'un emploi
depuis plus d'un an, continue pour sa part à faire montre d'une
certaine stabilité. Il est ressorti à 15'956, contre 15'756 en
février et 16'985 en mars 2008.
Taux supérieur à 5% attendu en 2010
L'évolution du chômage en mars s'inscrit dans les prévisions, a
dit Serge Gaillard, directeur de la division du Travail au SECO. Il
table sur un taux de chômage moyen de 3,8% pour l'ensemble de
l'année 2009, et de 5,2% l'an prochain.
Pour le mois sous revue, Serge Gaillard explique la stabilité
relative du chômage essentiellement par un effet saisonnier. La
construction a en effet repris son rythme de belle saison, et le
nombre de chômeurs dans ce secteur à reculé de 9,1% sur un
mois.
Chômage des jeunes stable
En raison de la crise économique et financière internationale,
les pertes d'emplois ont par contre affecté dans une proportion
supérieure à la moyenne la finance ainsi que les secteurs orientés
vers l'exportation, notamment l'industrie des machines, des
produits technologiques ou l'horlogerie. Dans cette dernière
branche, en particulier, le nombre de chômeurs a bondi de 13,2% en
un mois.
Le chômage des jeunes (15-24 ans) n'a pour sa part que peu évolué,
le mois sous revue n'étant pas de ceux où ils arrivent en nombre
sur le marché du travail après une formation achevée. Le SECO a
ainsi recensé 22'128 jeunes chômeurs en mars, 0,3% ou 76 de plus
qu'en février, mais 38,5% ou 6154 de plus qu'un an plus tôt. Le
taux de chômage dans cette tranche d'âge est resté à 4%, contre
2,9% en mars 2008.
Explosion du chômage partiel
Les réductions d'horaire de travail ont continué leur
progression fulgurante au début de l'année. En janvier (derniers
chiffres disponibles), le chômage partiel a ainsi touché 16'083
personnes, soit 10'292 ou 177,7% de plus qu'en décembre. Un an plus
tôt, il n'affectait que 336 personnes.
Le nombre d'entreprises qui ont recouru à des mesures de réduction
d'horaires a lui aussi explosé en janvier, avec une augmentation de
167,9% ou 529 unités, passant à 844. En janvier 2008, seules 73
entreprises avaient annoncé un passage au chômage partiel.
Directeur de la section travail au Seco, Serge Gaillard évalue
positivement la hausse marquée du chômage partiel. "Elle montre que
de nombreuses entreprises jugent temporaire la chute dramatique des
commandes".
Baisse en Valais et à Fribourg
Par cantons , Genève a toujours le
taux de chômage le plus élevé de Suisse, à 6,5%, en hausse de 0,2
point par rapport à février. Parmi les cantons romands, Fribourg et
le Valais ont vu leur taux de chômage baisser, de respectivement
0,4 point à 3,2% et de 0,5 point à 3,9%.
A Neuchâtel et dans le Jura, le taux a progressé de 0,2 point à
respectivement 4,8% et 4,6%, et dans le canton de Vaud et à Berne
de 0,1 point à 4,8% et 2,5%.
ats/cer
Apprentissages: la situation reste bonne
La récession n'est pas encore perceptible sur le marché des places d'apprentissage, où la situation est restée stable en mars par rapport au mois précédent. Dans certains domaines professionnels, l'offre ne correspond toujours pas à la demande.
De nombreuses places ont déjà été attribuées, notamment en Suisse alémanique, alors que le recrutement ne fait que commencer en Suisse romande.
Les cantons annoncent une légère hausse de l'offre par rapport à l'année passée, révèle jeudi l'enquête mensuelle effectuée par l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) auprès des cantons.
Le nombre de jeunes en fin de scolarité est en baisse par rapport aux années précédentes.
Les jeunes socialement défavorisés ou accusant un déficit scolaire ont toujours autant de difficultés à trouver une place, relève l'OFFT.
Pour remédier aux problèmes, les cantons renforcent le marketing des places d'apprentissage.
Ils proposent aussi des offres transitoires, un accompagnement des jeunes à risques et un soutien des jeunes à la recherche d'un apprentissage.
Selon les données cantonales, des places sont encore disponibles dans toutes les branches professionnelles.
Elles sont particulièrement convoitées dans les domaines de la santé, du commerce de détail et de la formation commerciale de base.