Les suppressions d'emplois annoncées mercredi par la direction de l'UBS , dont 2500 en Suisse,
sont douloureuses pour les personnes concernées, mais nécessaires
pour l'assainissement de la banque, a commenté Roland Meier,
porte-parole du Département fédéral des finances. Selon lui, la
banque doit avoir les coûts sous contrôle et en ce sens les mesures
prises sont incontournables. La stabilisation des banques est une
condition pour la stabilisation de l'économie.
Les principaux partis du pays ont également réagi aux annonces
faites durant l'assemblée générale de l'UBS. C'est surtout les
suppressions d'emplois qui préoccupent les dirigeants
politiques.
La droite comprend
Le Parti démocrate-chrétien va dans le même sens, jugeant "très
douloureuse" l'annonce de l'UBS au niveau humain et social, mais
"inévitable" sur le plan économique et pour l'avenir de la banque.
L'impact social et humain est très lourd», a souligné Dominique de
Buman, vice-président du parti.
Même son de cloche du côté du Parti libéral-radical. Les 2500
postes de travail supprimés en Suisse représentent "une décision
lourde et pénible pour notre pays". Le PLR ajoute toutefois que
"l'héritage des années Ospel devient de plus en plus insupportable"
et que l'UBS a besoin d'»un véritable changement de culture».
Pour sa part, l'UDC "regrette" les suppressions d'emplois, mais
les juge "inéluctables". Le parti égratigne au passage le Conseil
fédéral. Le gouvernement a "sa part de responsabilité. Il n'a pas
su assez défendre le secret bancaire et a même contribué à le
fragiliser en faisant le jeu des puissances étrangères", critique
Kevin Grangier, porte-parole adjoint de l'UDC.
La gauche condamne
A gauche, le Parti socialiste
"condamne fermement" la "vague considérable" de suppressions de
postes. Cette mesure revient à faire payer au personnel l'addition
des erreurs du passé de la direction, dénoncent les socialistes
suisses. Le PS estime que c'est "incontestablement dû à la gestion
à court terme de l'ère Ospel". Le parti exige de l'UBS de "tout
mettre en oeuvre pour accompagner socialement ces milliers de
suppressions d'emplois".
Les Verts jugent eux carrément "scandaleuses" les suppressions de
postes supplémentaires. "La banque a tout fait pour casser la
baraque et maintenant ce sont les employés qui paient la casse",
résume Ueli Leuenberger. Le président du parti regrette aussi que
le Conseil fédéral soit venu en aide à la banque sans poser des
conditions précises pour l'avenir, notamment s'agissant de la
politique du personnel.
L'avis des milieux bancaires
Du côté des milieux bancaires, l'Association des employés de
banque a pris note avec consternation des suppressions de postes
supplémentaires. Elle concède toutefois que la mesure était
semble-t-il inévitable pour assurer l'avenir de la banque. La
nouvelle restructuration entreprise par l'UBS est "une potion amère
emballée dans un programme intelligent", estime
l'association.
L'ASEB souligne le fait que la banque a mis en place un programme
de diminution drastique des coûts, qui est loin de se limiter aux
seules réductions d'effectifs.
Pour l'association suisse des banquiers, les mesures prises par la
banque étaient nécessaires. "Il ne s'agit guère d'une surprise,
l'UBS se devait de réagir, notamment pour assurer le niveau de ses
fonds propres", a indiqué son porte-parole.
ats/boi
Doris Leuthard et Hans-Rudolf Mer réagissent
L'annonce d'une nouvelle perte de 2 milliards de francs au 1er trimestre a par ailleurs fait réagir Doris Leuthard.
La ministre de l'Economie pointe à nouveau du doigt le versement de bonus aux collaborateurs de l'UBS.
La conseillère fédérale exige de la banque qu'elle revoie une nouvelle fois sa copie avant de verser des bonus à ses employés pour un montant d'environ 4 milliards de francs.
"J'attends que tout le monde se serre davantage la ceinture, sans exception", a déclaré l'Argovienne sur les ondes de la radio alémanique DRS.
De son côté, Hans-Rudolf Merz a comparé à la Radio Suisse Romande la situation à celle d'un "chirurgien dont l'action est douloureuse mais qui guérit ensuite".
"Aussi longtemps que le système bancaire ne sera pas stabilisé, la relance ne se fera pas en Suisse», a déclaré le ministre des Finances. "J'espère que ce sera le début du processus de relance", a ajouté l'Appenzellois.