Martin Winterkorn est accusé d'avoir dissimulé la manipulation des moteurs diesel qui permettait de les faire paraître moins polluants.
Le parquet de Brunswick annonce l'avoir inculpé notamment de "fraude grave", de "violation de la loi contre la concurrence déloyale" et "d'abus de confiance." L'ancien patron du groupe automobile allemand n'a pas réagi dans l'immédiat, alors que Volkswagen écrit qu'il s'agit du résultat "d'investigations contre des individus sur lesquelles Volkswagen ne souhaite pas se prononcer".
Le parquet a également mis en accusation quatre autres personnes, sans préciser leurs identités et leurs fonctions passées ou présentes chez le constructeur.
Contraint à la démission en 2015
L'ancien directeur général était aux commandes du groupe automobile lors de l'éclatement du dieselgate en septembre 2015 et avait dû démissionner en raison du scandale.
La justice reproche à Martin Winterkorn "de n'avoir pas divulgué aux autorités et clients en Europe et aux USA des manipulations illégales de moteurs diesel après en avoir eu connaissance" le 25 mai 2014. Elle lui reproche aussi de "ne pas avoir empêché la vente de voitures équipées de logiciels" capables de truquer les tests de niveau de pollution.
afp/oang
Huit inculpations aux Etats-Unis
Volkswagen (qui totalise 12 marques automobiles) avait admis en 2015 avoir équipé 11 millions de voitures de logiciels capables de truquer le niveau d'émissions de particules fines, les laissant apparaître moins polluants qu'ils ne l'étaient en réalité.
Le groupe avait indiqué en 2016 que son ex-patron était au courant, par un "mémo" de mai 2014, d'irrégularités sur les niveaux d'émissions aux Etats-Unis. Dans ce pays, huit anciens et actuels dirigeants de Volkswagen, dont Martin Winterkorn, ont été inculpés, notamment pour "fraude" et "conspiration".
En Allemagne, un procès géant d'actionnaires est en cours. Une autre procédure se profile après une requête groupée rassemblant déjà plus de 410'000 clients.
Un coût qui atteint déjà 33 milliards
Le "dieselgate" a jusqu'à présent coûté près de 33 milliards de francs en rappels de véhicules et procédures judiciaires au géant de l'automobile. La majorité de cette somme a été versée aux Etats-Unis. En Allemagne, deux amendes pour un total de 2 milliards de francs ont été comptabilisées l'an dernier.