Les attentes des salariés n'ont pas été satisfaites, même en
partie, ont regretté l'Association suisse des employés de banque
(ASEB), l'Association des employés de commerce (SEC Suisse) et
l'Union syndicale suisse (USS) lundi devant la presse à Berne. La
direction de l'UBS n'a pas eu le courage d'innover avec une
nouvelle culture d'entreprise, selon les trois mouvements.
Chômage partiel envisageable
Pour atténuer la suppression de 2500
emplois en Suisse annoncée en avril, l'UBS n'est entrée en matière
que sur un des points avancés par les représentants du personnel.
Elle a accepté d'examiner l'introduction de chômage partiel dans la
division du recrutement. Quarante personnes seront concernées, a
relevé Denise Chervet, secrétaire générale de l'ASEB.
Cette maigre mesure serait une première dans le secteur bancaire,
qui jusqu'ici n'a jamais appliqué le chômage partiel, a-t elle
ajouté. Les partenaires sociaux feront tout pour qu'elle soit
introduite. Le chômage partiel ne coûterait pas plus cher que le
plan social, mais l'UBS craint de véhiculer une mauvaise image et
de voir l'Etat s'immiscer dans ses affaires, a noté Denise
Chervet.
L'UBS n'est en revanche pas entrée en matière sur une réduction du
temps de travail hebdomadaire de 42 à 40 heures accompagnée d'une
réduction correspondante du salaire. Une telle mesure aurait permis
d'économiser 4,5% des coûts salariaux et de sauver 1125 emplois,
selon l'ASEB. Elle aurait aussi permis une répartition plus
solidaire du travail, a estimé Denise Chervet.
Nouvelles règles du jeu
Les associations du personnel prônent le prêt de personnel.
Toutes les banques ne sont pas touchées par la crise dans la même
mesure et certains établissements régionaux ou cantonaux recrutent,
ont-elles argumenté. Enfin, elles auraient voulu que l'UBS recourt
à l'insourcing pour des secteurs externalisés.
L'UBS s'est engagée à écouter les représentants des salariés et a
examiné toutes les propositions examinées, a reconnu Denise
Chervet. Elle a aussi motivé chacun de ses refus. Mais au final,
l'employeur a pris ses décisions unilatéralement et sans avoir à
rendre de compte, même pas à l'Etat.
La banque n'a pas encore compris toutes les règles du jeu, selon
les partenaires sociaux. La résignation pourrait se muer en
démotivation, en maladie ou en colère, a poursuivi la secrétaire
générale de l'ASEB. La plus grande partie des employés concernés
par les suppressions d'emplois sera informée d'ici fin mai.
ats/dk
L'UBS repousse les propositions
L'UBS estime que les revendications des associations de personnel ne sont pas envisageables dans le contexte actuel. Pour elle, les offres de flexibilisation du temps de travail déjà appliquées restent les meilleures solutions pour limiter les suppressions d'emplois, a-t-elle indiqué lundi.
Il s'agit du travail à temps partiel, des congés non payés, du partage du travail (job-sharing) et de la retraite anticipée. L'UBS étudie en outre les possibilités d'appliquer le chômage partiel, un terrain nouveau pour le secteur bancaire, relève-t-elle.
En revanche, une réduction du temps de travail comme le préconisent les partenaires sociaux n'est pas possible et provoquerait des incompréhensions auprès d'une grande majorité du personnel. Cette mesure affaiblirait en outre la flexibilisation du temps de travail déjà introduite.
La crise aura eu pour conséquence de changer les modèles de temps de travail au sein de l'UBS, a toutefois reconnu Elli Planta, présidente de la commission du personnel de la banque.
Jusqu'ici, les employés n'auraient jamais envisagé de réduction ou de flexiblisation du temps de travail, freins à leur carrière.
l'USS demande une task force
L'USS demande aux cantons et à la Confédération la mise en place d'une task force chargée d'examiner toutes les solutions possibles pour sauver les emplois à l'UBS. L'organisation a écrit une lettre en ce sens à la ministre de l'Economie Doris Leuthard.