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L'Interprofession du lait est née à Berne

La brique de lait en magasin devrait augmenter de 12 cts.
Le prix du lait sera négocié sur trois niveaux.
Une Interprofession du lait a vu le jour lundi à Berne sous le patronage de l'Union suisse des paysans (USP). Elle vise notamment à stabiliser le marché du lait après l'abandon des contingents le 1er mai dernier.

La grande majorité des producteurs, des entreprises de
transformation et du commerce de détail ont adhéré à la nouvelle
association, a annoncé lundi l'USP. L'Interprofession (IP) repose
sur un système à trois niveaux comprenant une bourse du lait.



Une cinquantaine d'organisations et entreprises de la branche
laitière suisse ont adhéré à l'IP. Quelque 95% du lait produit en
Suisse y est représenté. "L'Interprofession du lait a pour
principal objectif le renforcement de l'économie laitière sur les
marchés suisse et étrangers", a expliqué Jacques Bourgeois,
directeur de l'USP.



Après 32 années placées sous le système des contingents qui voyait
le Conseil fédéral décider quelle quantité de lait chaque
producteur devait fournir, tout paysan peut désormais livrer ce
qu'il veut. Conséquences: les quantités ont pris l'ascenseur et le
prix du lait n'a jamais été aussi bas, aux alentours de 60 centimes
par kilo alors qu'il valait encore 84 centimes en octobre.

Trois niveaux de prix

L'interprofession prévoit un système à trois échelons dans
lequel les membres négocieront leur lait. Premièrement, la
couverture des besoins de base en lait doit être assurée par des
contrats d'une durée minimale d'un an; il s'agit du "lait
contractuel". L'Interprofession doit garantir la sécurité de ces
contrats et une certaine sécurité des livraisons et de
l'écoulement.



Deuxièmement, le lait qui ne peut être écoulé comme lait
contractuel sera traité via une bourse du lait; c'est le "lait de
bourse". Le prix sera déterminé par l'offre et la demande. L'IP
exploitera la plateforme boursière et contrôlera les
transactions.



En cas d'excédents trop importants intervient le troisième
échelon, sous forme de mesures d'allégement du marché. Le lait sera
pris en charge à des conditions compatibles avec le marché mondial
et exporté sans protection ni soutien, sans toutefois concurrencer
les autres canaux d'écoulement. L'objectif est aussi de publier un
prix indicatif.



La première tâche du comité élu lundi sera la mise sur pied d'un
secrétariat et le choix d'un président. Dans l'intervalle, c'est le
président de l'USP, Hansjörg Walter, qui assurera provisoirement la
présidence de l'IP.



ap/ats/sbo

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Une élection du comité laborieuse

L'élection du comité de l'Interprofession du lait s'est avérée laborieuse, certains candidats issus des rangs des producteurs ne trouvant pas grâce aux yeux des transformateurs et distributeurs. C'est le cas du représentant de Prolait.

Le comité est composé de dix personnes issues des rangs des producteurs et de dix autres provenant de l'industrie de transformation et de la distribution.

Pour être élu, un candidat devait obtenir les trois quarts des voix des deux groupes, ce qui n'a pas été le cas de Marc Benoit de Prolait, principale organisation des producteurs de lait romands.

Interrogé par l'ATS, Marc Benoit s'est déclaré «choqué et dépité». Selon lui il s'agit d'un manque de respect de la part des transformateurs pour l'équilibre des groupes.

Au sein de celui des producteurs, ce sont essentiellement ceux qui sont issus d'une organisation directement affiliée à un transformateur qui ont été élus. «Pas ceux qui se sont vraiment battus pour les producteurs» en exigeant un consensus sur le volume et le prix du lait.

A la place de Marc Benoit a été élu un représentant des paysans thurgoviens, a indiqué devant la presse Hansjörg Walter, président de l'Union suisse des paysans (USP). Lui-même a été nommé président provisoire de la nouvelle organisation, en attendant qu'elle fonctionne d'elle-même. Un nouveau président, «neutre et étranger au milieu laitier», sera ensuite élu.