La Banque nationale suisse (BNS) investit largement dans les énergies fossiles. Mais l'argent durable, l'argent respectueux du climat, lui, est encore peu présent dans les coffres des banques centrales.
En décidant d'adhérer au NGFS, un réseau mondial de banques mobilisé pour que la finance contribue à atteindre les objectifs du Traité de Paris, la BNS prend-elle une option pour mieux promouvoir la durabilité de ses investissements?
Pour la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD), pas vraiment: "La BNS a déjà des directives internes qui exigent d'elle qu'elle n'investisse pas dans des entreprises qui font de graves dommages à l'environnement. Une première étape serait simplement de respecter ces directives", critique l'élue écologiste.
Pas de réel changement
L’objectif de cette adhésion est de faciliter l'échange d'expériences entre banques centrales et d'acquérir des connaissances à propos des risques climatiques sur la stabilité financière et les scénarios macroéconomiques. Mais "elle n'implique aucun changement dans notre politique d'investissement", a nuancé le porte-parole de la BNS Alain Kouo dans le 19h30 mercredi.
Le message est limpide: il n'y a pas d’engagement formel à biffer les investissements dans les énergies fossiles. "Si la BNS était restée en dehors de ce réseau, cela aurait été de la provocation. Cela lui évite de la pression politique", juge de son côté le conseiller national PLR genevois Benoît Genecand, qui ajoute "attendre de voir ce qui va se passer concrètement".
La BNS pèse 843 milliards de francs, un montant colossal, mais dont la composition réelle reste un secret bien gardé.
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