«Un manager de l'envergure de Joe Hogan ne commence certainement
pas une nouvelle mission difficile en y perdant financièrement», a
justifié le président du conseil d'administration d'ABB devant
l'assemblée générale à Zurich.
Entré en septembre 2008 à la tête du groupe technologique
helvético-suédois, Joe Hogan s'est vu octroyer 19 millions de
francs pour quatre mois d'activité, dont une prime d'embauche de 13
millions qui a suscité une vive controverse.
Un bonus qui n'en est pas un
«Ce bonus d'entrée n'en est pas un», dans la mesure où il est
concentré sur une «présence durable réussie» et non sur «une simple
arrivée», a défendu le président dans son discours. «Nous lui (Joe
Hogan, ndlr.) avons offert un paquet, qui le lie sur le long terme
à ABB, et compense certaines prérogatives financières, comme par
exemple le montant de la caisse de pension qu'il perd après 23 ans
chez General Electric», a précisé Hubertus von Grünberg.
Les versements accordés à Joe Hogan sont essentiellement
constitués d'actions évaluées à l'arrivée de Joe Hogan en septembre
2008 (16 millions de francs en tout, prime d'arrivée comprise).
Celles-ci lui seront attribuées en deux tranches, la première dans
trois ans, la seconde au bout de cinq ans.
Rapport consultatif
En dépit des critiques sur le salaire de Joe Hogan, les
actionnaires ont accepté à 92% le rapport de rémunération 2008 qui
leur était présenté, à titre purement consultatif. Sous la pression
de la fondation Ethos et de huit caisses de pension publiques
suisses, ABB a en effet accepté de soumettre sa politique de
rémunération à l'avis des actionnaires. Nestlé, Roche, le Credit
Suisse et l'UBS ont eux aussi accepté de se plier à l'exercice.
Seul Novartis a refusé.
Les actionnaires ont accepté toutes les propositions du conseil
d'administration, a précisé ABB dans un communiqué à l'issue de son
assemblée générale. Les huit administrateurs ont été réélus et
Hubertus von Grünberg confirmé à la présidence. Au total, 1369
actionnaires ont pris part à l'assemblée générale, représentant
52,5% des droits de vote.
ats/bri
Prévisions difficiles
Hubertus von Grünberg a averti que les provisions constituées pour faire face aux enquêtes des autorités américaines et européennes sur des soupçons de corruption ne suffiraient peut-être pas si l'issue de ces affaires s'avère négative pour ABB.
Pour sa part, Joe Hogan a annoncé qu'ABB saisirait des opportunités d'acquisitions. Mais la direction va suivre de près l'évolution du bilan pour jauger l'état des liquidités. Le directeur général a également estimé que des prévisions étaient difficiles pour 2009 et 2010. Les objectifs financiers pour 2011 sont toutefois maintenus.
Face à la situation économique, le groupe a relevé voici deux semaines à 2 milliards de francs son objectif de réduction des coûts d'ici à 2010. Tout en voulant éviter des suppressions de postes, Joe Hogan n'a pas exclu cette option selon l'évolution de la demande.