A l'heure où nombre de transporteurs plongent dans le rouge, la
filiale de l'allemand Lufthansa est parvenue à se maintenir en zone
bénéficiaire, précise Swiss dans un communiqué.
La dégradation des conditions de marché est pourtant bien
présente, avec un résultat opérationnel à peine équilibré sur le
seul deuxième trimestre.
Chemin semé d'embûches
Entre avril et juin, Swiss a en effet dégagé un bénéfice
d'exploitation de 3 millions de francs (2008: 188 millions). "Nous
ne pouvons nous soustraire aux turbulences qui agitent le secteur,
malgré des adaptations de capacités flexibles et une gestion
rigoureuse des coûts", relève son nouveau patron Harry
Hohmeister.
"Nous maintenons le but qui consiste à écrire des chiffres noirs
même en des temps économiquement exigeants", rappelle le successeur
de Christoph Franz depuis le 1er juillet, cité dans le communiqué.
L'Allemand veut saisir les opportunités de croissance pour répondre
présent quand l'heure de la reprise aura sonné.
Cher kérosène
"Mais le chemin jusque-là est long et semé d'embuches", note
Harry Hohmeister. Alors que le bénéfice opérationnel n'avait
diminué que de 4,5% au premier trimestre, il a dégringolé de 74% au
deuxième. Le chiffre d'affaires a lui plongé d'un quart, après 7,4%
en début d'exercice. Le défi apparaît donc de taille pour la
suite.
La réduction de l'offre, pour coller au contexte de récession
économique, n'a que partiellement compensé le recul de la demande.
De plus, la facture du kérosène est venue s'alourdir au premier
semestre, le cours du brut ayant augmenté de 50% depuis janvier,
après un deuxième semestre 2008 marqué par une chute des prix.
Plus de passagers
Les effectifs de la compagnie ont légèrement progressé pour
s'afficher à 6099 postes à temps complet à fin juin, contre 6026
six mois plus tôt. Au total, Swiss emploie 7337 personnes. Début
juin, le chômage partiel a été introduit dans l'activité de fret
Swiss WorldCargo.
Le nombre des passagers transportés a lui aussi augmenté, avec une
hausse de 0,3% sur le semestre (à 6,51 millions) et même de 3,3%
sur le deuxième trimestre (à 3,45 millions). En dépit de la
réduction de l'offre, le coefficient d'occupation des vols a baissé
de 2,9 points entre janvier et juin pour se fixer à 75,9%.
Les effets de la diminution de la demande se ressentent à plein
sur les vols intercontinentaux, avec une contraction du taux de
remplissage de 4,6 points à 77,9%. L'indicateur s'est en revanche
amélioré pour l'Europe (de 0,8 point à 71,7%), relève Swiss dans
son commentaire.
ats/boi
Diminution hivernale de l'offre
Swiss va poursuivre l'adaptation à la baisse de son offre avec l'introduction de l'horaire d'hiver 2009/2010 fin octobre.
La compagnie aérienne prévoit de réduire ses capacités dans le même ordre de grandeur que pour l'horaire d'été actuel.
L'offre sera ainsi diminuée de 2% sur le réseau européen et de 12 pour les vols intercontinentaux.
La mesure correspond à une baisse totale des capacités de 9% par rapport à l'horaire original publié et de 6% au regard de l'horaire d'hiver 2008/2009.
La compagnie signale par ailleurs qu'elle va parquer temporairement deux avions long-courriers.
Sa maison mère allemande Lufthansa a pour sa part annoncé vouloir retirer environ 20 appareils de son programme de vols l'an prochain.
Pertes pour Lufthansa
Du côté de la maison mère, Lufthansa a essuyé une perte nette de 216 millions d'euros (329,2 millions de francs) au premier semestre, contre un bénéfice de 381 millions il y a un an. Son chiffre d'affaires a lui connu un fort recul de 15,7% à 10,2 milliards d'euros.
Au niveau de l'exploitation, le géant d'outre-Rhin a inscrit un modeste bénéfice de 8 millions d'euros, après les 677 millions dégagés de 2008.
Lufthansa a annoncé mi-juillet un vaste programme d'économies portant sur un milliard d'euros d'ici à 2011 dans sa division de transport passagers. La mesure implique notamment une réduction de 20% de son personnel administratif qui emploie 2000 personnes.