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Le redressement de Chrysler en bonne voie

Le constructeur doit éponger une partie de ses dettes avant juillet.
Le constructeur doit éponger une partie de ses dettes avant juillet.
La restructuration accélérée de Chrysler, qui devrait renaître sous les deux mois grâce à un partenariat avec Fiat inscrit dans un plan de redressement parrainé par l'administration Obama, a franchi une première étape mardi devant la justice.

Au terme d'une audience de près de huit heures dans une salle
d'audience bondée du tribunal des faillites de New York, le juge
Arthur Gonzalez a rejeté les arguments d'un petit groupe de
créanciers qui jugeait "illégal" le processus annoncé jeudi dernier
par Chrysler et le président Barack Obama.



Arthur Gonzalez devait confirmer par écrit mercredi l'échéancier
proposé par le gouvernement: tout repreneur aura jusqu'au 20 mai
pour proposer un plan de redressement alternatif. Le dossier
gagnant devrait être déterminé le 26 mai, et notifié officiellement
le lendemain.



"C'est une procédure équitable et régulière", a déclaré le juge,
soulignant qu'il y avait "un besoin urgent que la vente soit
consommée". Il a précisé que la procédure laissait une chance à
d'autres repreneurs de faire leur propre proposition de
redressement de Chrysler.

Opposition des créanciers

A terme, l'administration de Barack Obama s'est fixé pour
objectif de sortir le groupe du dépôt de bilan d'ici à la fin juin,
et souhaite aller vite pour stopper l'hémorragie des ventes et de
la trésorerie.



Mais les créanciers qui avaient fait capoter le plan de
restructuration sans dépôt de bilan ont encore protesté devant la
justice mardi contre la procédure judiciaire accélérée réclamée par
l'administration et le constructeur.



"Au mieux la procédure est confuse, au pire on peut considérer
qu'elle est conçue pour bloquer des propositions alternatives",
s'est emporté l'avocat de ces créanciers, Thomas Lauria. "Comment
un repreneur pourrait-il bien procéder aux vérifications
nécessaires" dans les délais impartis? a-t-il encore demandé,
rappelant qu'il avait fallu plus de trois mois à Chrysler et Fiat
pour confirmer leur accord de partenariat.

Juge intransigeant

Mais mardi, le juge n'était pas appelé à se prononcer sur le
fond du dossier, seulement sur le rythme de la procédure. Il a
réagi sèchement à ces objections, refusant également la protection
de l'anonymat à ces créanciers, qui disaient craindre pour leur
réputation, voire leur sécurité, après avoir été présentés par
Barack Obama comme les responsables de ce dépôt de bilan. Il leur a
donné jusqu'à mercredi midi (16H00 GMT) pour se dévoiler.



Au nom de Chrysler, l'avocate Corinne Ball a souligné l'urgence:
"Une chose est incontestable: Chrysler dépérit - on parle de
centaines de millions de dollars" qui s'évanouissent chaque jour,
a-t-elle dit.



afp/sbo

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Réduire les dettes grâce aux investisseurs

Le plan de restructuration judiciaire soumis par Chrysler, avec l'appui du Trésor, prévoit que les dettes garanties du constructeur soient réduites de 6,9 milliards de dollars à deux milliards de dollars.

Quatre grandes banques qui détiennent 70% de la dette du groupe et ont été renflouées par l'Etat dans le cadre du plan de sauvetage du système financier ont immédiatement souscrit à ce plan.

Mais divers créanciers s'estiment prioritaires pour récupérer leur dû. Ils reprochent à Chrysler et au gouvernement de privilégier indûment les intérêts d'autres parties prenantes, en particulier les syndicats, qui devraient devenir majoritaires au capital de la société.

Pour Fiat, l'avocate Hydee Feldstein a promis que le partenariat annoncé laisserait s'élever "un phénix renaissant des cendres" - qui appartiendra à 20% au constructeur italien.

A terme Fiat pourrait posséder la majorité du capital du constructeur, mais dans un premier temps le gouvernement américain va s'ingérer comme jamais dans l'industrie automobile en prenant 8% de Chrysler.

Le Canada, où travaillent plus de 9400 des 54'000 salariés mondiaux de Chrysler, prendra 2%, et le fonds d'assurance santé des retraités de Chrysler recevra 55%.

Fiat dément toute suppression d'emploi

L'italien Fiat a démenti les informations du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung lui attribuant la volonté de supprimer 18'000 emplois en fermant totalement ou partiellement dix usines en Europe en cas de mariage avec Opel, selon un communiqué publié mardi soir.

Le quotidien de Francfort cite un document interne "hautement confidentiel" intitulé "Project Football" et daté du 3 avril, selon lequel 18'000 emplois sur 108'000 chez Opel, General Motors Europe (GME) et Fiat seraient supprimés, soit 16,6% du total.

Selon ce plan, les usines de montage britanniques Vauxhall de Luton et Ellesmere Port, ainsi que l'usine Opel d'Anvers en Belgique devront fermer, tout comme des usines Fiat à Pomigliano, bastion du constructeur italien, et en Sicile à Termini Imerese.