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L'entreprise vaudoise Rüeger rachetée par la société américaine Ashcroft

Les locaux de Rüeger à Crissier (VD). [Google StreetView]
L'entreprise vaudoise Rüeger rachetée par la société américaine Ashcroft / Forum / 2 min. / le 28 avril 2019
La PME familiale Rüeger, basée à Crissier (VD), a été rachetée par la société américaine Ashcroft. L'entreprise est spécialisée dans la fabrication d’instruments de mesure de la température et de la pression de haute précision.

Aucun des enfants des frères Bernard et Jean-Marc Rüeger, les dirigeants de l’entreprise familiale, n'a souhaité reprendre le flambeau. L'entreprise a donc annoncé vendredi avoir choisi d'intégrer un groupe mondial pour assurer son avenir.

Après plusieurs années de recherche d'une solution, le choix s'est porté sur l'américain Ashcroft, filiale de Nagano Keiki Co Ltd et partenaire de l'entreprise depuis plusieurs années. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.

"La meilleure solution"

"Avec la mondialisation que l'on connaît aujourd'hui, on était à une taille critique", a expliqué le patron de l'entreprise Bernard Rüeger dimanche dans Forum. A un moment donné (...) si vous voulez croître, vous êtes obligé de trouver des solutions. (...) N'ayant pas de repreneur, [la solution de vendre] était la meilleure", a-t-il développé, ajoutant que le choix avait été "mûrement réfléchi".

Bernard Rüeger s'est dit "assez convaincu" d'avoir "franchi cette étape avec le meilleur des partenaires".

>> Ecouter l'interview de Bernard Rüeger dans Forum :

Bernard Rüeger, membre de la direction d’économiesuisse, président de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI). [Keystone - Laurent Gilliéron]Keystone - Laurent Gilliéron
Interview de Bernard Rüeger sur le rachat de son entreprise par la société américaine Ashcroft / Forum / 6 min. / le 28 avril 2019

Les négociations auront duré 14 mois en toute discrétion. Les 200 employés de Rüeger, dont une soixantaine sont basés à Crissier (VD), ont été informés samedi du rachat.

Emplois pas menacés, selon les dirigeants

Outre la Suisse, le groupe est présent en Hollande, en Allemagne, en Malaisie et en Chine. Bernard Rüeger a voulu rassurer sur l'avenir des places de travail qui pour lui ne sont pas menacées, en particulier en Suisse.

Des accords ont été signés pour que le site de Crissier soit maintenu "pour en tout cas cinq ans", a-t-il indiqué. Le patron a ajouté que le site suisse présente une forte valeur ajoutée, que de nouveaux produits y sont développés actuellement et qu'un gros contrat est en phase de finalisation. Il a également pointé les avantages fiscaux offerts par la Suisse.

Bernard et Jean-Marc Rüeger quitteront leurs fonctions à la direction des affaires le 1er mai, mais resteront à disposition de l’entreprise comme consultants durant l'année qui vient pour accompagner la transition.

ptur

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Une histoire familiale entamée il y a 77 ans

L'entreprise est fondée en 1942 à Lausanne par Ernst Rüeger, le grand-père des dirigeants actuels. Environ dix ans plus tard, la première filiale est créée en Allemagne de l'Ouest. En 1962, Rolf Rüeger succède à son père. Les locaux devenant vite trop petits, l'entreprise déménage du côté de Crissier.

Bernard Rüeger reprend les rênes de l'entreprise en 1991, tandis que son frère cadet Jean-Marc devient directeur de la production. La société vaudoise ouvre des bureaux en Asie et, en 2006, Rüeger fait le choix d'implanter un site de production à Pékin -lequel a depuis été déplacé en Malaisie.

Face aux critiques de délocalisation, Bernard Rüeger répond ne pas avoir eu le choix face à la concurrence féroce dans le segment des produits standards. En revanche, la production des produits à haute valeur ajoutée reste à Crissier.

Bernard Rüeger, une voix du monde économique

Bernard Rüeger est un patron bien connu en Suisse romande. Il a présidé la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie jusqu'à l'année passée, lorsqu'il a été remplacé par Aude Pugin. Bernard Rüeger a également passé des années chez EconomieSuisse, organisation faitière dont il est aujourd'hui le vice-président.

On a beaucoup entendu Bernard Rüeger défendre les patrons notamment dans le contexte du franc fort ou lorsqu'il s'agissait de défendre la RIE III, la troisième réforme de l'imposition des entreprise qui a échoué dans les urnes en février 2017.