La chancelière allemande Angela Merkel a inauguré le Salon de
l'automobile, auréolée du succès du sauvetage d'Opel. Elle a
toutefois été contrainte de hausser le ton face aux accusations de
protectionnisme.
Angela Merkel se défend
"Nous sommes naturellement décidés à régler les problèmes qui
restent dans un esprit d'équité au niveau européen", a-t-elle
indiqué sur le stand d'Opel, arborant une veste rouge assortie à la
nouvelle version de la petite Astra, présentée en première
mondiale, au volant de laquelle elle a posé.
"Si nous n'étions pas intervenus avec le crédit-relais, au moment
de la mise en faillite de General Motors, beaucoup d'Européens
auraient connu des difficultés", a ajouté Angela Merkel. "C'est du
donnant-donnant". En mai l'Allemagne a accordé dans l'urgence un
crédit de 1,5 milliard d'euros (2,3 milliards de francs) pour
éviter un dépôt de bilan à la marque allemande, dans la foulée de
la débâcle de sa maison-mère américaine General Motors.
General Motors a officiellement
choisi la semaine dernière le candidat soutenu par Berlin pour
reprendre 55% de ses activités européennes, le consortium conduit
par l'équipementier canadien Magna et la banque russe
Sberbank.
Mais, depuis, les critiques pleuvent sur le gouvernement allemand,
accusé, avant les législatives du 27 septembre, d'avoir fait
cavalier seul pour favoriser les usines allemandes d'Opel aux
dépens de celles d'autres pays européens, comme la Belgique, la
Grande-Bretagne ou l'Espagne. Au total, Magna veut supprimer 10'500
emplois, sur les 50'000 que comptent Opel et sa marque jumelle
britannique Vauxhall en Europe. L'Allemagne, qui regroupe la moitié
des effectifs, devrait perdre 4000 postes mais conserver ses quatre
sites de production.
agences/cer
Le vert à la cote
Tous les constructeurs ont le même mot d'ordre: développement durable et électromobilité.
Peugeot, Hyundai, Renault, Volkswagen, les petites Smart et Mini, pour ne citer qu'eux, veulent présenter des modèles tout électriques, plus ou moins aboutis.
Certains pourraient même donner des indications plus précises sur une éventuelle commercialisation en série.
Ambitions à la baisse
Le Salon, qui se tient tous les deux ans en alternance avec Paris, fait pâle figure cette année, comparé à la précédente édition: le nombre d'exposants a fondu de 30% à 750, avec plusieurs absents de marque, notamment asiatiques.
Les japonais Nissan, Honda, Mitsubishi et Daihatsu ont décliné l'invitation.
L'américain General Motors, récemment sorti de sa procédure de faillite, a renoncé à avoir son propre stand et sera représenté avec Opel, pour qui il vient de choisir le consortium russo-canadien Magna/Sberbank comme repreneur.
Au total, la surface d'exposition a été réduite de 15% et le nombre de visiteurs attendus avoisine 750'000, soit 20% de moins qu'il y a deux ans.
Depuis près d'un an, les grands noms de l'automobile bataillent contre une chute de leurs ventes, notamment en Europe de l'Ouest où les marchés n'ont redressé la tête qu'avec l'instauration de primes à la casse, comme en France et en Allemagne.
Au premier semestre, les ventes de voitures en Europe ont chuté de 11% sur un an, selon l'Association des constructeurs ACEA.