Sergio Marchionne sera le nouveau directeur général de Chrysler
après la procédure" de dépôt de bilan, a déclaré un porte-parole de
Fiat. Le PDG du constructeur américain, Robert Nardelli, avait
annoncé la semaine dernière qu'il ne resterait à son poste que le
temps de gérer la sortie de la procédure de faillite et qu'il
devrait être remplacé par un dirigeant issu de Fiat.
Mi-avril, Sergio Marchionne avait déjà indiqué qu'il était
"possible" qu'il dirige à la fois Fiat et Chrysler.
"Fondamentalement, c'est possible, mais le titre n'est pas
important. Ce qui est important, c'est qu'ils m'écoutent" au sein
de Chrysler, "il est possible que j'aie à partager mon temps entre
la direction de Fiat et la direction de Chrysler", avait-il déclaré
dans un entretien au quotidien canadien Globe and Mail.
Le président devra être Américain
Le conseil d'administration du "nouveau" Chrysler qui sera
composé de six membres choisis par le gouvernement et de trois
choisis par Fiat devra aussi nommer un président qui, selon la
presse, devrait être Américain.
Avec cette nouvelle charge, Sergio Marchionne suivra l'exemple de
Carlos Ghosn, qui est en même temps à la tête des constructeurs
automobiles Renault et Nissan.
Marchionne, qui est l'administrateur délégué (soit le patron
opérationnel) de Fiat depuis 2004, est considéré comme l'artisan du
redressement du groupe italien qui était au bord du gouffre à son
arrivée.
Chrysler, qui a déposé son bilan la semaine dernière, a conclu une
alliance avec Fiat, prévoyant une entrée de l'italien à son capital
en échange de l'accès de l'américain à sa technologie, ce qui lui
permettra de produire des véhicules plus petits et économes en
carburant afin de relancer ses ventes.
Marchionne pas encore rassasié
Fiat disposera d'une part initiale de 20% avant de pouvoir
monter à 35% et d'éventuellement prendre le contrôle du groupe à
partir de 2013. L'administration américaine s'est fixé pour
objectif de sortir Chrysler du dépôt de bilan d'ici à la fin
juin.
Fiat veut aussi s'emparer des activités européennes de l'américain
General Motors, dont l'allemand Opel est le plus gros morceau, afin
de donner naissance à l'un des plus grands groupes automobiles
mondiaux. Selon une source industrielle italienne, il s'intéresse
aussi aux activités de GM en Amérique latine.
afp/ant
Porsche et Volkswagen se fiancent
Les membres de la famille Porsche, qui contrôlent la marque du même nom et détiennent déjà 51% de Volkswagen, se sont réunis mercredi pour une réunion de crise à Salzbourg, en Autriche. Suite à des "discussions intensives" menées entre les directions de Porsche et Volkswagen, la famille s'est "prononcée en faveur de la constitution d'un groupe automobile intégré", selon un communiqué diffusé par Porsche en Allemagne.
L'annonce a aussitôt été saluée dans un communiqué séparé par Volkswagen: "Volkswagen salue la décision des représentants de la famille Porsche et Piëch", nom de l'autre branche de la famille.
Un groupe de travail entre les deux entreprises va être créé, associant l'Etat régional de Basse-Saxe (nord) et les représentants des salariés. Car si Porsche est de très loin le premier actionnaire de Volkswagen, le Land (Etat régional) où se situe le siège du premier constructeur européen détient environ 20% du capital.
Et, en vertu d'une loi spécifiquement élaborée dans les années 1960 pour Volkswagen et remaniée depuis par le gouvernement allemand, les pouvoirs publics détiennent ainsi un droit de veto sur les décisions stratégiques du groupe.
Volkswagen est aussi le symbole de la cogestion à l'allemande, une entreprise où les syndicats ont un pouvoir important et sont associés à certaines décisions dans le cadre notamment du conseil de surveillance. Porsche doit donc discuter avec l'ensemble de ces composantes pour façonner le géant de l'automobile que le futur groupe constituerait.
Le groupe de travail devra présenter une proposition de structuration d'ici quatre semaines. Seule certitude, d'après le communiqué de Porsche: le groupe rassemblera les dix marques - soit les neuf qui sont déjà sous la coupe de Volkswagen, avec notamment VW, Skoda, Audi et Seat, et la marque Porsche - mais chacune conservera une "existence propre".